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Découvrez enfin tout ce qu’il faut savoir sur le massacre de Bogside en moins d’une heure !
Le 30 janvier 1972, l’armée britannique ouvre le feu sur une manifestation pacifique organisée par l’association nord-irlandaise des droits de l’homme. Le bilan est extrêmement lourd : 14 civils, dont la moitié n’a pas 20 ans, décèdent de leurs blessures. Si l’événement est passé à la postérité grâce notamment à la chanson
Sunday Bloody Sunday de U2, peu de personnes savent ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là. Que peut donc pousser une armée à s’en prendre ouvertement aux citoyens de son propre pays ?
Ce livre vous permettra d’en savoir plus sur :
• Le contexte de l’époque
• Le massacre du Bogside
• Ses répercussions
Le mot de l’éditeur :
« Dans ce numéro de la collection 50MINUTES|Grands Événements, Pierre Brassart nous plonge au cœur du conflit nord-irlandais et nous raconte l’un de ses épisodes emblématiques. Si le massacre de Bogside ne peut être considéré comme le point de départ de la spirale de violence que connaît la province, il permet toutefois de comprendre le regain de violence auquel on assiste dans la région en 1972. L’épisode désormais connu sous le nom de Bloody Sunday inaugure en effet l’année la plus sanglante du conflit. » Stéphanie Dagrain
À PROPOS DE LA SÉRIE 50MINUTES | Grands Événements
La série « Grands Événements » de la collection « 50MINUTES » aborde plus de cinquante faits qui ont bouleversé notre histoire. Chaque livre a été pensé pour les lecteurs curieux qui veulent tout savoir sur un sujet précis, tout en allant à l’essentiel, et ce en moins d’une heure. Nos auteurs combinent les faits, les analyses et les nouvelles perspectives pour rendre accessibles des siècles d’histoire.
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Seitenzahl: 41
Quand ? Le 30 janvier 1972.
Où ? À Londonderry (Irlande du Nord).
Contexte ? Alors que le conflit nord-irlandais fait rage, une association pacifique organise une manifestation non violente. L’armée britannique y est envoyée pour s’emparer des meneurs. Tout dérape lorsque les soldats ouvrent le feu sur des civils.
Répercussions ? 14 civils catholiques nord-irlandais décèdent à cause de cette opération. Suite à ce massacre, les catholiques d’Irlande du Nord s’écartent du chemin de la non-violence et s’engagent dans la lutte armée.
Sunday Bloody Sunday, par ces quelques mots, le groupe de rock irlandais U2 a gravé à jamais dans l’histoire les sombres événements qui se sont déroulés le 30 janvier 1972 dans la ville de Londonderry, en Irlande du Nord. Au cours d’une manifestation qui se voulait pacifiste, rassemblant plusieurs milliers de personnes, ce ne sont pas moins de 13 civils désarmés, dont la moitié n’avait pas 20 ans, qui ont été abattus par les parachutistes anglais venus encadrer la manifestation et stopper les éventuels débordements. Le bilan s’alourdit quatre mois plus tard avec le décès d’une nouvelle victime. Le monde s’indigne devant ce drame, et, rapidement après les faits, l’ambassade britannique de Dublin est incendiée.
Cette tuerie inaugure une année qui sera la plus mortelle du conflit nord-irlandais, comptabilisant près de 500 victimes, et constitue l’un des points forts de l’affrontement entre protestants et catholiques qui a débuté à la fin des années soixante et qui ne se terminera qu’en 1998. Mais comment en est-on arrivé là ? Que peut donc pousser une armée à s’en prendre ouvertement aux citoyens de son propre pays ?
Le sort de l’Irlande et de la Grande-Bretagne est lié depuis le XIIe siècle, lorsqu’en 1155 le pape d’origine anglaise Adrien IV (1100-1159) octroie au souverain anglais de l’époque, Henri II (1133-1189), ainsi qu’à ses successeurs, le droit de gouverner l’Irlande.
Celle-ci est divisée entre différents royaumes qui ne cessent de se quereller, forçant le roi d’Angleterre à intervenir pour rétablir le calme. Il obtient ce faisant la soumission des seigneurs irlandais qui se reconnaissent dès lors comme son vassal. S’ils agissent de la sorte, c’est avec l’espoir de bénéficier de la protection du roi contre les barons anglais qui tentent de coloniser l’Irlande. Mais au lieu de cela, l’île se voit rapidement divisée entre une Irlande colonisée et dominée par de grands seigneurs anglais, et une Irlande qui, bien que soumise à la couronne d’Angleterre, reste gouvernée par des rois irlandais. Au fil des ans, plusieurs seigneurs irlandais tentent de s’opposer par les armes aux colons anglais, mais ils sont rapidement neutralisés.
Dans le but d’augmenter les revenus royaux, le domaine royal est étendu en 1541, au point d’englober l’ensemble de l’île. L’Irlande devient de ce fait un royaume dont le titre revient au souverain anglais Henri VIII (1491-1547). Cette modification du paysage sociopolitique aurait pu convenir aux seigneurs irlandais. En effet, le roi, qui possède désormais les terres irlandaises, peut les confier à nouveau à leurs anciens propriétaires sous forme de tenures, c’est-à-dire de concessions. Le pouvoir des seigneurs irlandais, en plus de devenir héréditaire, est ainsi assuré par la Couronne au lieu d’être soumis aux luttes de pouvoir entre les chefs de clan. Cependant, la rupture entre Rome et Londres qui s’est produite sous le règne d’Henri VIII creuse davantage le fossé entre Irlandais et Anglais. Le pape ayant refusé la demande d’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon (1485-1536), le roi d’Angleterre proclame, en 1534, l’Acte de Suprématie (Act of Supremacy) qui fait de lui le chef unique et suprême de l’Église d’Angleterre. Henri VIII est dès lors excommunié, ce qui a pour conséquent de faire naître l’anglicanisme.
L’Irlande, île profondément catholique, n’accepte pas la décision du roi d’Angleterre, au point que certaines grandes familles irlandaises songent à changer d’allégeance au profit du roi catholique d’Écosse Jacques V (1512-1542). Mais toutes les velléités de révoltes sont aussitôt écrasées et les familles contestataires éliminées. Une force militaire permanente anglaise est déployée sur l’île alors qu’une nouvelle vague de colonisation a lieu, encouragée par la nouvelle politique de contrôle du territoire. Rapidement, des tensions apparaissent entre les nouveaux colons (les New English), les protestants, et les descendants des premiers arrivés anglais (les Old English), fidèles à la Couronne, mais également au catholicisme. Les choses ne s’arrangent guère lorsqu’en 1560 Élisabeth Ire