Chili - Les Grands Articles - E-Book

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Les Grands Articles

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Beschreibung

Étroite et longue bande de terre située à l'extrémité méridionale de l'Amérique, ouverte sur l'océan Pacifique et coupée du continent par la cordillère des Andes, le Chili est un pays de taille moyenne (756 626 km² et peu peuplé (16,6 millions d'habitants en 2009) à l'échelle de l'Amérique latine...

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Universalis, une gamme complète de resssources numériques pour la recherche documentaire et l’enseignement.

ISBN : 9782852297739

© Encyclopædia Universalis France, 2016. Tous droits réservés.

Photo de couverture : © Charcompix/Shutterstock

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Chili

Introduction

Étroite et longue bande de terre située à l’extrémité méridionale de l’Amérique, ouverte sur l’océan Pacifique et coupée du continent par la cordillère des Andes, le Chili est un pays de taille moyenne (756 626 km2) et peu peuplé (16,6 millions d’habitants en 2009) à l’échelle de l’Amérique latine. Du fait de sa situation géographique excentrée, de l’absence de ressources en or et en argent et de la résistance qu’opposèrent les Indiens Mapuches à la conquête ibérique à partir du milieu du XVIe siècle, cet espace est resté en marge de l’empire espagnol, tout comme il n’avait été qu’une périphérie de l’empire inca. Indépendant en 1818, le Chili a connu un essor important au XIXe siècle grâce à sa relative stabilité politique et à la prospérité du port de Valparaíso, étape obligée sur la route du cap Horn jusqu’à l’ouverture du canal de Panama en 1914. Terre d’immigration européenne jouissant d’importantes ressources minières (nitrates, salpêtre, cuivre), le Chili est considéré comme un îlot de modernité durant une bonne partie du XXe siècle : continuité constitutionnelle, essor d’une importante classe moyenne, réformisme social et industrialisation forment autant de contrastes avec le reste de l’Amérique latine. Toutefois, la dictature inaugurée par le coup d’État militaire de 1973 et la conversion au modèle économique néo-libéral transforment profondément le pays, dont la mémoire demeure, aujourd’hui encore, meurtrie par les années Pinochet (1973-1990). Souvent considéré comme « le jaguar de l’Amérique latine » en raison de ses performances économiques, le Chili est toutefois un pays où les inégalités sociales sont extrêmement fortes.

Chili : drapeau. Chili (1817). Deux bandes horizontales blanche et rouge (neige de la cordillère des Andes et rouge du sang des patriotes), avec, dans le canton bleu (pureté du ciel chilien), une étoile blanche (guide sur la voie du progrès et de l'honneur).

Olivier COMPAGNON

1. Géographie

• Les milieux naturels

Du point de vue de la géographie physique, le Chili, qui s’étire du 18e au 56e degré de latitude sud, soit sur près de 4 200 kilomètres pour seulement 200 kilomètres de largeur en moyenne, s’identifie avec le versant occidental de la cordillère des Andes méridionales, à cette réserve près que, dans sa partie australe, il annexe toute la chaîne et que, aux approches du détroit de Magellan et en Terre de Feu, il déborde même largement sur le plateau de Patagonie. Les Andes constituent une haute montagne dont l’existence s’explique par la subduction de la plaque de Nazca sous celle de l’Amérique du Sud. Ce contexte géophysique engendre un volcanisme actif et une forte séismicité. Il rend compte aussi de la profonde et étroite fosse marine qui longe le littoral du Chili. Aux abords du 27e parallèle, moins de 300 kilomètres séparent des sommets, dont l’altitude dépasse 6 000 mètres, et des profondeurs océaniques, qui atteignent presque 8 000 mètres.

Chili : milieux naturels. Climats et formations végétales au Chili (d'après Weischet, 1970).

L’allongement méridien des Andes, mis à part un infléchissement vers l’est à leur extrémité sud, est à l’origine de l’étonnante diversité bioclimatique du Chili qui va de la zone subtropicale aux marges de la zone froide. Le puissant anticyclone du Pacifique sud-oriental fait sentir son action jusqu’aux latitudes du Chili central. Il explique l’aridité de la partie nord du pays. Au sud du 40e parallèle, le climat est régi par l’influence du front polaire et un régime de vents d’ouest chargés d’humidité. Mais il faut aussi tenir compte d’autres facteurs. D’une part, au nord de Valparaíso, le courant de Humboldt a un effet réducteur sur les températures et inhibiteur sur les précipitations. D’autre part, l’orientation méridienne de la chaîne andine crée un puissant obstacle pour le flux atmosphérique amazonien au nord et pour celui du Pacifique au sud. Il en résulte une diagonale aride qui s’étend sur tout le Chili septentrional, puis prend en écharpe la cordillère entre le 27e et le 30e parallèle pour passer ensuite sur le versant oriental de la chaîne et se prolonger jusqu’en Patagonie. Au contraire, le versant occidental est très arrosé à partir du 40e parallèle, et la montée en latitude compensant largement l’abaissement en altitude, la montagne se couvre de glaciers qui finissent par prendre la forme de vastes calottes. Cette diversité climatique explique les contrastes de végétation qui opposent le désert absolu du nord du Chili à la sylve du sud.

• Le Grand Nord désertique

Le Norte Grande (entre le 18e et le 27e degré de latitude sud) correspond au désert d’Atacama. L’agencement du relief y est simple. À l’ouest, la cordillère de la Côte, large en moyenne d’une cinquantaine de kilomètres, a une altitude moyenne de 1 500 mètres. Elle domine l’océan par un impressionnant escarpement, haut de 500 à 800 mètres, falaise accore au nord d’Iquique tandis qu’au sud une plate-forme basse s’interpose entre son pied et le rivage. Vient ensuite une dépression longitudinale, la pampa delTamarugal, gouttière tectonique qui se situe vers 1 000 mètres d’altitude. Le río Loa est le seul cours d’eau pérenne à la traverser. Dans sa partie méridionale, elle constitue un domaine endoréique dans lequel s’égrènent des salares. C’est là aussi que se localisent les grands gisements de nitrate qui ont fait autrefois la fortune du Chili.

Le versant occidental de la chaîne andine proprement dite se présente sous la forme d’un plan incliné qui s’élève progressivement jusqu’à 4 000 mètres d’altitude et dans lequel de profondes vallées ont été creusées. Il s’agit d’un piémont constitué par une épaisse accumulation de sédiments détritiques et de produits volcaniques qui datent de la fin de l’ère tertiaire. La cordillère prend l’aspect d’un haut plateau, l’Altiplano, qui porte des volcans dont les sommets atteignent 6 000 mètres. On retrouve ici des salares.

L’hyperaridité caractérise le désert d’Atacama. Sur la côte, il ne pleut guère que lors des années marquées par le phénomène du Niño. La proximité des eaux froides du courant de Humboldt explique la fraîcheur relative du climat pour la latitude et la camanchaca, brouillard fréquent qui permet la croissance d’une végétation basse de buissons et de cactées. Vers l’intérieur, le désert brumeux cède la place à un désert ensoleillé, caractérisé par une grande sécheresse atmosphérique et une amplitude thermique diurne très marquée. La végétation est inexistante à l’exception de quelques peuplements épars de Prosopis tamarugo, un phréatophyte résiduel. Sur l’Altiplano règne un désert froid, mais l’aridité est moins marquée. Quelques précipitations estivales (moyenne annuelle de 200 à 300 mm), prolongement de l’invierno boliviano, permettent la croissance de tapis de graminées, les pajonales, qui servent de pâturage pour les lamas.

• Le Petit Nord semi-aride

Dans le Norte Chico (de 27 à 33 degrés de latitude sud), marqué par l’atténuation progressive du désert en direction du sud, d’importantes transformations affectent l’édifice andin. L’Altiplano disparaît, le volcanisme s’efface, la dépression longitudinale s’estompe. On ne distingue ici qu’une haute cordillère, massive et élevée puisque ses sommets dépassent 6 000 mètres, et une moyenne montagne qui, de 3 500 mètres, s’abaisse par paliers vers l’océan Pacifique, le contact entre ces deux unités orographiques étant marqué par une grande faille  d’environ 1 000 mètres de dénivellation. Le relief est aéré par des vallées transversales, couloirs longs, larges et profonds, empruntés par des cours d’eau au débit permanent qui descendent de la haute cordillère. Des aplanissements étagés, dus à l’érosion marine, parfois larges de plusieurs kilomètres, caractérisent le littoral.

Sur la côte et dans la moyenne montagne, les précipitations cycloniques d’hiver s’accroissent du nord au sud, passant de 25 millimètres par an en moyenne à Copiapó (270 30’ de latitude sud) à 440 millimètres à Valparaíso (33 degrés de latitude sud). Parallèlement apparaît le jaral, formation végétale ouverte de buissons xérophiles bas et de cactées, relayé par une steppe à arbustes (matorral). Quant à la haute cordillère, située au-dessus de l’optimum pluviométrique, elle est spécialement aride. Elle montre un modelé étendu de cirques et d’auges qui témoigne d’une glaciation récente dans une région aujourd’hui dépourvue de glaciers.

• Le Chili central

Dans le Chili central (entre 33 et 42 degrés de latitude sud), une chaîne côtière bien individualisée peut être distinguée, mais elle ne mérite l’appellation de cordillère que par endroits, car ses sommets ne dépassent souvent pas 1 000 mètres. Elle est constituée de roches anciennes. Le Valle Central la sépare de la cordillère principale. C’est une dépression d’origine tectonique, qui s’allonge sur près de 1 000 kilomètres, s’élargissant et s’abaissant vers le sud. À partir du 39e parallèle, des lacs d’origine glaciaire apparaissent au débouché des vallées andines dans cette gouttière qui a été en partie comblée par des apports détritiques venus de la cordillère principale. Celle-ci est une haute montagne où les glaciers, encore nombreux aujourd’hui, ont creusé de profondes vallées. Au nord du 37e parallèle, les sommets culminent entre 5 000 et 7 000 mètres. Au sud, ils n’atteignent que 3 000 mètres. Des volcans, au cône régulier et neigeux, bordent la dépression longitudinale.

Entre le 33e et le 37e parallèle, au-dessous de 1 500 mètres, règne un climat de type méditerranéen aux hivers doux et pluvieux, aux étés chauds et secs. Il tombe en moyenne 370 millimètres de pluie par an à Santiago. Au-delà du 39e parallèle commence le climat tempéré océanique. À Valdivia, la pluviométrie est de 2 500 millimètres par an. Les hivers restent doux, mais les étés sont frais. Au climat méditerranéen correspond une forêt d’arbres au port modeste, aux feuilles petites et persistantes. Une forêt mixte de hêtres, les uns à feuilles caduques, les autres à feuilles persistantes, et de conifères assure le relais avec la sylve valdivienne, riche en espèces. Dans cette forêt dense sempervirente, aux hêtres s’ajoutent des magnolias, des lauracées, des cyprès.

• Le Chili de la Patagonie

Entre