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LIVRE 1 Le pourquoi de la Vie : solution rationnelle du problème de l'existence « Ce qu'il importe à l'homme de savoir par-dessus tout, c'est ce qu'il est, d'où il vient, où il va, quelles sont ses destinées. » Léon Denis cherche et décrit dans ce court essai devenu un classique de la littérature ésotérique, le sens même de la vie. Autrement dit, y a-t-il en nous un élément, un principe quelconque, qui persiste après la mort du corps ? Y a-t-il quelque chose de notre conscience, de notre personnalité morale, de notre intelligence, de notre moi, qui subsiste après la décomposition de notre enveloppe matérielle ? Écoutez les voix révélatrices de la tombe ; elles vous apportent ce que l'homme a besoin de connaître pour mieux vivre, mieux agir et mieux mourir! LIVRE 2 La vieillesse « La vieillesse récapitule tout le livre de la vie, elle résume les dons des autres époques de l'existence, sans en avoir les illusions ni les passions, ni les erreurs. » Léon Denis est l'apôtre du spiritisme, celui qui fit entendre par le biais de ses nombreuses conférences, la parole spirite en France et en Europe. Écrivain de talent, également poète et littérateur de renom, ses ouvrages seront traduits et lus dans le monde entier.
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LE POURQUOI DE LA VIE
CEUX QUI SOUFFRENT
I DEVOIR ET LIBERTÉ
II LES PROBLÈMES DE L'EXISTENCE
III ESPRIT ET MATIÈRE
IV HARMONIE DE L'UNIVERS
V LES VIES SUCCESSIVES
VI JUSTICE ET PROGRÈS
VII LE BUT SUPRÊME
VIII PREUVES EXPÉRIMENTALES
IX RÉSUME ET CONCLUSION
LA VIEILLESSE
Ce que nous sommes.
D’où nous venons ?
Où nous allons ?
C'est à vous, ô mes frères et sœurs en humanité, à vous tous que le fardeau de la vie a courbés, à vous que les âpres luttes, les soucis, les épreuves ont accablés, que je dédie ces pages. C'est à votre intention, affligés, déshérités de ce monde, que je les ai écrites. Humble pionnier de la vérité et du progrès, j'ai mis en elles le fruit de mes veilles, mes réflexions, mes espérances, tout ce qui m'a consolé, soutenu dans ma marche ici-bas.
Puissiez-vous y trouver quelques enseignements utiles, un peu de lumière pour éclairer votre chemin. Puisse cette œuvre modeste être pour votre esprit attristé ce qu'est l'ombre au travailleur brûlé du soleil, ce qu'est, dans le désert aride, la source limpide et fraîche, s'offrant aux regards du voyageur altéré !
Quel homme, aux heures de silence et de recueillement, n'a jamais interrogé la nature et son propre cœur, leur demandant le secret des choses, le pourquoi de la vie, la raison d'être de l'univers ? Où est celui qui n'a jamais cherché à connaître ses destinées, à soulever le voile de la mort, à savoir si Dieu est une fiction ou une réalité ? Il n'est pas d'être humain, si insouciant soit-il, qui n'ait envisagé quelquefois ces redoutables problèmes. La difficulté de les résoudre, l'incohérence et la multiplicité des théories qu'ils ont fait naître, les déplorables conséquences qui découlent de la plupart des systèmes répandus, tout cet ensemble confus, en fatiguant l'esprit humain, l'a rejeté dans l'indifférence et le scepticisme.
Pourtant, l'homme a besoin de savoir ; il a besoin du rayon qui éclaire, de l'espoir qui console, de la certitude qui guide et qui soutient. Et il a aussi le moyen de connaître, la possibilité de voir la vérité se dégager des ténèbres et l'inonder de sa bienfaisante lumière. Pour cela, il doit se détacher des systèmes préconçus, descendre au fond de lui-même, écouter cette voix intérieure qui parle à tous, et que les sophismes ne peuvent tromper : la voix de la raison, la voix de la conscience.
Ainsi ai-je fait. Longtemps j'ai réfléchi ; j'ai médité sur les problèmes de la vie et de la mort ; avec persévérance j'ai sondé ces profonds abîmes. J'ai adressé à l'étemelle sagesse un ardent appel, et Elle m'a répondu, comme Elle répond à tout.
Esprit animé de l'amour du bien. Des preuves évidentes, des faits d'observation directe sont venus confirmer les déductions de ma pensée, offrir à mes convictions une base solide, inébranlable. Après avoir douté, j'ai cru ; après avoir nié, j'ai vu. Et la paix, la confiance, la force morale sont descendues en moi. Ce sont ces biens que, dans la sincérité de mon cœur, désireux d’être utile à mes semblables, je viens offrir à ceux qui souffrent et qui désespèrent.
Jamais le besoin de lumière ne s'est fait sentir d'une manière plus impérieuse. Une immense transformation s'opère au sein des sociétés. Après avoir été soumis pendant une longue suite de siècles aux principes d'autorité, l'homme aspire de plus en plus à secouer toute entrave, à se diriger lui-même. En même temps que les institutions politiques et sociales se modifiaient, les croyances religieuses, la foi aux dogmes se sont affaiblies. C'est encore là une des conséquences de la liberté dans son application aux choses de la pensée et de la conscience. La liberté, dans tous les domaines, tend à se substituer à la contrainte et à l'autorité, à guider les nations vers des horizons nouveaux. Le droit de quelques-uns est devenu le droit de tous ; mais, pour que ce droit souverain soit conforme à la justice et porte ses fruits, il faut que la connaissance des lois morales en vienne régler l'exercice. Pour que la liberté soit féconde, pour qu'elle offre aux œuvres humaines une base sûre et durable, elle doit être complétée par la lumière, la sagesse, la vérité. La liberté, pour des hommes ignorants et vicieux, n'est-elle pas comme une arme puissante entre des mains d'enfant ? L'arme, dans ce cas, se retourne souvent contre celui qui la porte et le blesse.
Ce qu'il importe à l'homme de savoir par-dessus tout, c'est ce qu'il est, d'où il vient, où il va, quelles sont ses destinées. Les idées que nous nous faisons de l'univers et de ses lois, du rôle que chacun de nous doit jouer sur ce vaste théâtre, ces idées sont d'une importance capitale. C'est d'après elles que nous dirigeons nos actes. C'est en les consultant que nous assignons un but à notre vie et marchons vers ce but. Là est la base, le vrai mobile de toute civilisation. Tant vaut l'idéal, tant vaut l'homme. Pour les collectivités, comme pour l'individu, c'est la conception du monde et de la vie qui détermine les devoirs ; elle fixe la voie à suivre, les résolutions à adopter.
Mais, ainsi que nous l'avons dit, la difficulté de résoudre ces problèmes les fait trop souvent rejeter. L'opinion du grand nombre est vacillante, indécise ; les actes, les caractères s'en ressentent. C'est là le mal de l'époque, la cause du trouble auquel elle est en proie. On a l'instinct du progrès ; on veut marcher, mais pour aller où ? C'est à quoi l'on ne songe pas assez. L'homme ignorant de ses destinées est semblable à un voyageur qui parcourt machinalement une route, sans en connaître ni le point de départ, ni le point d'arrivée, et ne sait pas pourquoi il voyage ; qui, par suite, est toujours disposé à s'arrêter au moindre obstacle, et perd son temps sans souci du but à atteindre.
L'insuffisance, l'obscurité des doctrines religieuses, les abus qu'elles ont engendrés jettent nombre d'esprits dans le matérialisme. On croit volontiers que tout finit à la mort, que l'homme n'a d'autre destinée que de s'évanouir dans le néant.
Nous démontrerons plus loin combien cette manière de voir est en opposition flagrante avec l'expérience et la raison. Disons dès maintenant qu'elle est destructive de toute notion de justice et de progrès.
Si la vie est circonscrite du berceau à la tombe, si les perspectives de l'immortalité ne viennent pas éclairer notre existence, l'homme n'a plus d'autre loi que celle de ses instincts, de ses appétits, de ses jouissances. Peu importe qu'il aime le bien, l'équité. S'il ne fait que paraître et disparaître en ce monde, s'il emporte avec lui dans l'oubli ses espérances et ses affections, il souffrira d'autant plus que ses aspirations seront plus pures, plus élevées ; aimant la justice, soldat du droit, il se croit condamné à n'en voir presque jamais la réalisation ; passionné pour le progrès, sensible aux maux de ses semblables, il s'imagine qu'il s'éteindra avant d'avoir vu triompher ses principes.
Avec la perspective du néant, plus vous aurez pratiqué le dévouement et la justice, plus votre vie sera fertile en amertumes et en déceptions. L'égoïsme bien compris serait la suprême sagesse ; l'existence perdrait toute grandeur, toute dignité. Les plus nobles facultés, les plus généreuses tendances de l'esprit humain finiraient par se flétrir, par s'éteindre entièrement.