Le Souffle du Diable: Partie 2 - Isobel Starling - E-Book

Le Souffle du Diable: Partie 2 E-Book

Isobel Starling

0,0
4,99 €

oder
-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Shatterproof Bond Tome 5 est publié en deux parties. Ceci est la partie 2. Veuillez d'abord lire la partie 1! Lorsque les opérations se déplacent de Londres à Munich pour finir à Vienne, Sam et Declan se retrouvent imbriqués dans un scénario d’espionnage digne des meilleurs thrillers qu’ils aiment lire – avec une touche sexuelle distincte et inquiétante. Sam retrouvera un ancien amant et apprendra de nombreuses informations choquantes au sujet du passé de son père. Avec Erik Madsson toujours incarcéré dans les locaux de l’A.L.L, James sera forcé de constater qu’il aurait mieux fait d’écouter les mises en garde de son fils. Garder son ennemi enfermé dans le sous-sol de sa propre maison va devenir la plus grande erreur qu’il ait jamais commise. Ce livre est une romance MM sur fond de thriller et contient donc des scènes détaillées entre hommes.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB
Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Inhaltsverzeichnis

CONTENU

Partie deux:

Traces de Poudre

CHAPITRE 1 Munich

CHAPITRE 2 La conférence

CHAPITRE 3 En faire tout un plat

CHAPITRE 4 Le nettoyeur

CHAPITRE 5 Ordre de mission

CHAPITRE 6 Connexions

CHAPITRE 7 Pas de repos pour les méchants

CHAPITRE 8 Top Secret

CHAPITRE 9 Oh, Vienne!

CHAPITRE 10 Affaire inachevée

CHAPITRE 11 Qu’est-ce que tu sais ?

CHAPITRE 12 Répétition

CHAPITRE 13 Traum Garten

CHAPITRE 14 Dans le club

CHAPITRE 15 Coups de pied

CHAPITRE 16 Découvert

CHAPITRE 17 En Rêves

CHAPITRE 18 Des souvenirs pour le petit déjeuner

CHAPITRE 19 Affaire risquée

CHAPITRE 20 Kompromat

CHAPITRE 21 Eco Kleen

CHAPITRE 22 Conference

CHAPITRE 23 C’est le moment!

CHAPITRE 24 Kidnapping

CHAPITRE 25 Dénouement

CHAPITRE 26 Performance

CHAPITRE 27 Fais-le!

CHAPITRE 28 Plus sombre

CHAPITRE 29 S’échapper

EPILOGUE Partie 1

EPILOGUE Partie 2

AUTEURE

Munich

La conférence

CHAPITRE 3

En faire tout un plat

CHAPITRE 4

Le nettoyeur

CHAPITRE 5

Ordre de mission

CHAPITRE 6

Connexions

CHAPITRE 7

Pas de repos pour les méchants

CHAPITRE 8

Top Secret

CHAPITRE 9

Oh, Vienne !

CHAPITRE 10

Affaire inachevée

CHAPITRE 11

Qu’est-ce que tu sais ?

CHAPITRE 12

Répétition

CHAPITRE 13

Traum Garten

CHAPITRE 14

Dans le club

CHAPITRE 15

Coups de pied

CHAPITRE 16

Découvert

CHAPITRE 17

En Rêves

CHAPITRE 18

Des souvenirs pour le petit déjeuner

CHAPITRE 19

Affaire risquée

CHAPITRE 20

Kompromat

CHAPITRE 21

Éco-Kleen

CHAPITRE 22

Conférence

CHAPITRE 23

C’est le moment !

Kidnapping

CHAPITRE 25

Dénouement

CHAPITRE 26

Performance

CHAPITRE 27

Fais-le !

CHAPITRE 28

Plus sombre

CHAPITRE 29

S’échapper

Épilogue

Partie 1

Épilogue

Partie 2

Haut-de-Forme

Le Souffle du Diable

Partie 2

SHATTERPROOF BOND #5

Traduit de l’anglais par Manhon Tutin

Isobel Starling

WWW.DECENTFELLOWSPRESS..COM

© Le Souffle De Diable (Shatterproof Bond#5) 2021-23

Titre original : Powder Burns(Shatterproof Bond #5)

Traduit de l’anglais par Manhon Tutin

Editeur : Lily Karey

ISBN: 9783757930035

Tous droits internationaux réservés. Ce livre ne peut être reproduit, en tout ou en partie, stocké dans un système de recherche ou transmis sous quelque forme que ce soit par quelque moyen que ce soit (électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autrement) sans l'autorisation écrite préalable de l'auteur, sauf pour les besoins suivants: des critiques. Le critique peut citer de courts passages pour que la critique soit imprimée dans un journal, un magazine ou une revue.

Note de l’éditeur

Les phrases en italiques suivies d’un astérisque sont tirées du film The Princess Bride, réalisé en 1987 par William Goldman.

Copyright de l'édition française ©2021

Copyright de l’edition anglaise © 2019-2023

Isobel Starling & Decent Fellows Press

Conception graphique : Isobel Starling

Avertissements

Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les faits décrits ne sont que le produit de l’imagination de l’auteur, ou utilisés de façon fictive. Toute ressemblance avec des personnes ayant réellement existées, vivantes ou décédées, des établissements commerciaux ou des événements ou des lieux ne serait que le fruit d’une coïncidence.

Cet ebook contient des scènes sexuellement explicites et homoérotiques, une relation MM et un langage adulte, ce qui peut être considéré comme offensant pour certains lecteurs. Il est destiné à la vente et au divertissement pour des adultes seulement, tels que définis par la loi du pays dans lequel vous avez effectué votre achat. Merci de stocker vos fichiers dans un endroit où ils ne seront pas accessibles à des mineurs.

Le Souffle de Diable

Partie 2

By

Isobel Starling

CONTENU

Partie deux:

Traces de Poudre

CHAPITRE 1 Munich

CHAPITRE 2 La conférence

CHAPITRE 3 En faire tout un plat

CHAPITRE 4 Le nettoyeur

CHAPITRE 5 Ordre de mission

CHAPITRE 6 Connexions

CHAPITRE 7 Pas de repos pour les méchants

CHAPITRE 8 Top Secret

CHAPITRE 9 Oh, Vienne!

CHAPITRE 10 Affaire inachevée

CHAPITRE 11 Qu’est-ce que tu sais ?

CHAPITRE 12 Répétition

CHAPITRE 13 Traum Garten

CHAPITRE 14 Dans le club

CHAPITRE 15 Coups de pied

CHAPITRE 16 Découvert

CHAPITRE 17 En Rêves

CHAPITRE 18 Des souvenirs pour le petit déjeuner

CHAPITRE 19 Affaire risquée

CHAPITRE 20 Kompromat

CHAPITRE 21 Eco Kleen

CHAPITRE 22 Conference

CHAPITRE 23 C’est le moment!

CHAPITRE 24 Kidnapping

CHAPITRE 25 Dénouement

CHAPITRE 26 Performance

CHAPITRE 27 Fais-le!

CHAPITRE 28 Plus sombre

CHAPITRE 29 S’échapper

EPILOGUE Partie 1

EPILOGUE Partie 2

AUTEURE

Partie deux:

Traces de Poudre

CHAPITRE 1

Munich

Declan prit un taxi depuis l’aéroport Franz Joseph Strauss de Munich, en Allemagne. Le chauffeur n’était pas très bavard, au grand soulagement de Declan, et le trajet de trente minutes jusqu’à l’hôtel lui permit de réfléchir à ce qu’il avait vu sur le site de la Drilsink sept jours auparavant.

Au début, il avait cru que la cellule londonienne de l’Éco-Rev n’était qu’un groupe d’étudiants de la classe moyenne, des fanatiques qui voulaient noblement sauver le monde, avec Darius Clarke pour les diriger en secret. Mais il s’était lourdement trompé. Il y avait quelque chose de plus sinistre à l’œuvre ici. Becky Saunders avait disparu. L’A.L.L n’était pas parvenu à la trouver dans sa planque de Richmond ni dans les salles de classe, encore moins à Bristol, et elle ne s’était pas représentée à Imperial depuis ce jour-là. Declan se demanda si elle avait complètement disparu parce que, d’après ce qu’il avait vu, son travail pratique avait été beaucoup plus puissant que quiconque ne l’avait prévu. Quatre des saboteurs avaient été arrêtés et interrogés. Darius Clarke avait été libre et ne semblait pas perturbé par la disparition de ses alliés. Il était sous surveillance constante et continuait sa routine quotidienne que Declan avait pu observer pendant qu’il était Imperial. L’A.L.L ne connaissait pas à ce jour l’identité de l’organisateur du groupe.

Pourtant, désormais, Declan savait que l’Éco-Rev avait accès à de l’argent, des explosifs, du plastique et que Becky était une fabricante de bombes confirmée. Il était plus intrigué que jamais au sujet de leur plan d’action et à l’idée de connaître leurs objectifs à long terme. Il voulait savoir qui avait formé Becky pendant son été à Vienne et où elle s’était rendue après l’attaque.

Il contempla à travers la vitre du taxi le paysage du centre industriel allemand, mais ne vit que les images qui inondaient son esprit… les regards des protestataires environnementaux sanguinaires que Darius Clarke avait contraints à se mettre en danger comme des moutons que l’on envoyait à l’abattoir. Ce n’était rien de moins qu’un miracle que personne n’ait été grièvement blessé ou tué pendant cette attaque. Les pires blessures physiques avaient été quelques poignets et doigts cassés chez les manifestants qui avaient paniqué pour échapper à leurs menottes, et ceux qui avaient subi des coupures et des contusions dues aux éclats d’explosion ainsi que des problèmes d’audition à cause du bruit des déflagrations.

Les chaînes d’information avaient sauté sur l’histoire, mais personne n’avait officiellement endossé la responsabilité de l’attaque. Et à la plus grande consternation de Declan, l’A.L.L n’avait pas partagé ses renseignements avec les autorités. Il ne comprenait pas pourquoi : ils avaient quatre des sept poseurs de bombes et des vidéos de surveillance de l’attaque. James aurait facilement pu remettre les terroristes à la SO15, la branche antiterrorisme gouvernementale de la police métropolitaine, ainsi l’A.L.L pourrait se laver les mains de cette opération Ange de Feu. Ce n’était pas arrivé, et Declan aurait pu jurer que Sir James Aiken préparait quelque chose !

Le voyage à Munich était prévu pour une longue période, dans le cadre de la couverture de Declan en tant que docteur Tobias Hunter. Lors de ce voyage, il devrait faire plus que de livrer un rapport sur la fracturation hydraulique. Il avait reçu des instructions complètes concernant sa mission de Munich alors qu’il se dirigeait vers l’aéroport de Londres ce matin-là. Une équipe de l’A.L.L devait cibler le conférencier principal, un fonctionnaire grec du nom de Georgios Xenelis. Il était à la tête du comité international de l’environnement, et l’on pensait que son rapport contenait des données essentielles qui auraient une incidence non seulement sur les investissements énergétiques de James, mais également sur le marché mondial de l’énergie dans son ensemble. Sir James voulait une copie du rapport avant qu’il ne soit rendu public. Declan coordonnerait son travail avec les agents Finlay, Strauss, et madame Kimura.

Le taxi tourna dans une rue calme bordée d’arbres située dans le centre de la vieille ville de Munich et s’arrêta devant le Bayerischer Hof. C’était un hôtel cinq étoiles, célèbre non seulement pour sa splendeur architecturale, mais également pour l’organisation chaque année de la conférence de Munich sur la sécurité. Cette conférence était le plus grand rassemblement du genre et les participants comprenaient des chefs d’État, des gouvernements, des représentants de haut rang des forces armées, des scientifiques, des hommes d’affaires, ainsi que des médias. Sir James Aiken y participait chaque année, alors il connaissait bien l’endroit. C’était un événement où bon nombre de ses ententes secrètes avaient été conclues.

Declan sortit du taxi et s’étira un instant, pendant que le conducteur retirait ses bagages du coffre de la voiture. Il regarda à gauche et à droite, appréciant l’air frais d’automne étrangement paisible du centre-ville. L’hôtel se trouvait dans une zone piétonne, donc il n’y avait pas le bruit et l’agitation qu’il s’était attendu à trouver en se rendant dans un centre-ville. C’était la fin novembre, et la saison du marché de Noël allemand battait son plein. Les arbres qui bordaient la rue étaient décorés de belles guirlandes colorées, à tel point que lorsque l’obscurité serait tombée, Declan était certain que ce serait magnifique. Les résidents et les clients se promenaient dans le petit parc en face de l’hôtel. Une ligne de tramway traversait discrètement le parc et des arbres anciens dissimulaient les bâtiments de l’autre côté de la route, donnant l’impression d’être coupé du monde.

Declan se tourna et balaya du regard l’enseigne bleue de l’hôtel, appréciant la grande façade classique avec ses rangées uniformes de fenêtres. L’hôtel lui-même était un vaste complexe avec 337 chambres, 74 suites, un théâtre, un cinéma et une sélection de restaurants, bars et salles de réception.

— Das wird fünfundzwanzig Euro Sir. Nur Bargeld.

— Danke1.

Declan sortit les billets de son portefeuille en cuir et les remit au chauffeur. Un portier de l’hôtel apparut et chargea ses deux valises sur un chariot à bagages. Même si son faux passeport portait le nom de Hunter, ça avait été agréable de quitter le rôle du docteur Tobias Hunter pendant un certain temps et de prétendre à l’anonymat en voyageant. Maintenant, il avait besoin de se fondre à nouveau dans son personnage.

Voir son propre reflet dans le verre des portes tournantes qui menaient dans le hall fut un rappel frappant de qui il devait être. Il se regarda et, pendant une seconde, Declan ne reconnut pas l’homme qui le regardait. Les changements apportés à son apparence le faisaient paraître plus âgé que ses trente-cinq ans. Ses cheveux noirs naturels étaient poivre et sel, agrémentés d’une frange. Leur coupe ressemblait un peu à une photo modèle des salons de coiffure des années 1980, sans le sourire tapageur. Les yeux gris argenté envoûtants de Declan étaient dissimulés derrière des lunettes cerclées de chrome. Sa barbe pleine distinctive avait été rasée et, à la place, il arborait une fausse barbe également poivre et sel. Il portait un jean bleu délavé, une veste de costume beige élimée, une chemise bleu clair et pour couronner son look négligé, ses chaussures étaient tannées, vieilles et marron.

Une fois dans le hall, il s’arrêta et observa l’énorme sapin de Noël, pièce maîtresse qui s’élevait jusqu’à un magnifique plafond de verre en forme de dôme. L’hôtel était somptueux. À gauche, Declan aperçut deux longs comptoirs en acajou, l’un pour le concierge, l’autre pour la réception. Les comptoirs étaient ornés de vases agrémentés de grands lys blancs et d’un plateau surdimensionné de biscuits Lebkuchen glacés traditionnels de la taille d’une bouchée en forme d’étoile pour les invités. C’était un hall vivant et les clients semblaient profiter de l’espace, s’arrêtant pour prendre le thé, ou restant assis pour lire un journal.

Une bannière publicitaire se trouvant à côté d’un pilier de marbre structurel informait que la conférence écologique mondiale prévue dans deux jours aurait lieu dans le théâtre au rez-de-chaussée de l’hôtel. Le porteur amena les valises à la réception, et Declan le suivit.

***

Sa chambre était au numéro 261. Il fut impressionné en entrant dans la suite. Les portes de gauche conduisaient à un dressing, ainsi qu’à une énorme salle de bain en marbre avec baignoire balnéo. En face du lit double, des portes ouvertes révélaient un salon spacieux et lumineux, et l’intérieur de la chambre était décoré avec des touches de couleur crème et abricot, donnant ainsi à l’espace un aspect très lumineux et élégant.

— Mon Dieu, il y a même un lustre en cristal ! souffla Declan en pensant que le statut de Hunter lui offrait un tel luxe et que tout ceci était payé par l’université.

Un panier contenant des fruits frais était posé sur la table à manger, à côté d’une bouteille de Prosecco, gardée au frais dans un conteneur. Declan cueillit quelques raisins rouges juteux avant de les mettre dans sa bouche. Oui, il serait très à l’aise ici. Avec son adrénaline pré-mission, il n’avait pas beaucoup mangé ce jour-là et après avoir consommé quelques raisins, son estomac était rongé par la faim.

Comme ils avaient été témoins de l’attaque de la Drilsink, Sam était hors radar. Cela faisait une semaine. Ce qui avait laissé Declan avec beaucoup de temps à occuper et personne avec qui le partager. Il n’aimait pas cet état de fait. Il n’aimait certainement pas non plus la façon dont Sam continuait de disparaître si souvent ces jours-ci. Il se sentait profondément perturbé.

Declan retourna dans la chambre, fermant les portes du salon derrière lui. Il se rappela qu’il s’agissait là d’un travail et qu’il n’avait pas de temps pour se détendre. Il décida de commander de la nourriture, de déballer ses affaires et de prendre une douche afin de s’organiser pour le premier jour de conférence.

Vingt minutes plus tard, un coup résonna contre la porte et un appel du room service le fit sursauter, le tirant de ses pensées. Sa valise était ouverte sur le lit, ses vêtements et accessoires alignés et prêts à être rangés dans la grande penderie.

Il se dirigea vers la porte et posa son œil contre le judas. Un serveur en uniforme noir avec une chemise blanche et une cravate noire se tenait devant la porte, à côté d’un chariot de service. L’homme avait la tête baissée et semblait ennuyé par cette attente. Il tendit la main, souleva le couvercle de nourriture en argent et jeta un coup d’œil au contenu d’une des assiettes. Declan ouvrit la porte et, sous le choc d’être pris sur le fait, le serveur referma le couvercle.

— Hallo, komm rein2, lui dit le docteur Hunter en tournant les talons pour se rendre vers le lit, sans prêter la moindre attention au serveur.

Le chariot fut conduit dans la pièce. La porte se ferma et la serrure fut verrouillée. Perdu dans son obsession de s’organiser, il continua de s’occuper de ses vêtements, rassemblant une chemise et la plaçant sur un cintre.

— Wo möchten Sie essen, Sir? Ich kann in der Lounge decken oder hier am Tisch3, lui demanda le serveur.

— Ich werde hier essen, Danke4.

Un silence gênant s’installa lorsque le serveur dressa deux couverts, puis porta les plats et les plaça sur la table. Il se tenait à côté de son chariot vide un tissu blanc drapé sur son bras.

Il se racla la gorge.

Declan se retourna. Pendant un instant, il avait oublié qu’il n’était pas tout seul dans la pièce. Il observa le serveur, ses cheveux noirs, sa barbe courte et foncée qui encadrait son visage juvénile.

— Désolé, oui, bien sûr, je dois signer le reçu et vous attendez votre pourboire, marmonna-t-il d’un air distrait.

— Oui, je veux votre pourboire ! ronronna le serveur.

Declan le regarda plus attentivement et éclata de rire.

— Par tous les dieux, Sam ! Es-tu en train de me harceler ? s’exclama-t-il.

Un frisson de joie traversa son corps tandis qu’il attirait Sam dans ses bras. Il se soumit à son baiser, sans jamais cesser de rire.

— Je ne peux pas rester loin de toi ! Je voulais dîner avec toi et c’était la seule façon pour moi d’y arriver.

Declan l’embrassa avec avidité, et ce fut Sam qui mit fin à leur étreinte avec réticence.

— Même si je veux continuer dans cette voie, nous avons du boulot.

— Oh, laissa échapper Declan, déçu.

— J’ai surveillé notre cible, Georgios Xenelis, l’informa Sam.

— Évidemment. J’attends avec impatience le discours principal sur les affaires mondiales : l’avenir de la production pétrolière, s’enthousiasma Declan.

Sam passa tendrement un doigt sur ses lèvres.

— Quoi ? demanda Declan.

Il était légèrement contrarié que Sam ne partage pas son enthousiasme au sujet d’une discussion de deux heures sur l’or noir.

— Tu livres le journal de Hunter mardi après Xenelis, n’est-ce pas ?

— Que Dieu me vienne en aide !

— Nous devons obtenir une copie de son rapport avant qu’il ne soit livré. Xenelis se présentera sur la scène à quinze heures, nous avons donc environ 24 heures pour nous en emparer.

— Est-il déjà arrivé ?

— Oui, il séjourne dans la chambre 263, deux portes plus loin.

— Qui est dans celle d’à côté ? Ses gardes du corps ?

— Non, ils sont plus loin dans le couloir. C’est moi, en fait !

— Comment es-tu arrivé à une telle prouesse ?

Sam se tapota le nez en lui adressant un clin d’œil.

— Ce déguisement de serveur n’était un régal que pour toi, Bouton d’or. Je suis ton stagiaire pour la conférence. Oskar Muller, étudiant en Sciences de la Terre à l’université de Francfort, lui apprit Sam en aiguisant son accent allemand, replongeant avec enthousiasme dans son personnage.

— C’est vrai ? demanda Hunter.

— Oui, monsieur. Tout ce que vous voudrez. Je suis très efficace et j’ai l’intention d’apprendre comment vous plaire, répondit Oskar.

— Tout ce que je veux ? répéta Hunter de manière provocante.

— Oh, oui, monsieur. J’ai tellement hâte d’apprendre d’un géologue tel que vous. Je peux porter votre sac, prendre des notes, faire des photocopies, du café, je vous prodiguerai même un massage des épaules si vous êtes stressé… vous savez, les tâches habituelles des stagiaires !

— Alors, vous ne me massez que les épaules ? insista Declan en riant et en se penchant en avant pour embrasser à nouveau les lèvres de Sam.

Il trouva cela curieux de l’embrasser alors qu’ils portaient tous deux de fausses barbes, étant donné que les tentatives de Sam pour s’en faire pousser une naturelle avaient toutes échoué, cependant il était agréable et inhabituel de sentir une barbe effleurer et picoter ses lèvres.

— Nous ferions mieux de manger avant que la nourriture refroidisse, lui rappela Sam.

Il indiqua d’un geste de la main la traditionnelle shnitzel de porc à la crème et aux champignons, les frites, la salade, le pain fraîchement cuit et, pour le dessert, un Schwarzwälder Kirshtorte, un gâteau au chocolat et aux cerises.

Le ventre de Declan grogna de contentement.

****

CHAPITRE 2

Ça fait 55 €, monsieur. Je ne prends que les espèces.

Merci.↩

Bonjour, entrez.↩

Où souhaitez-vous manger, monsieur ? Je peux dresser la table ici ou dans le salon.↩

Je vais manger ici, merci.↩

La conférence

Le docteur Tobias Hunter observa la foule qui se tenait devant le théâtre de l’hôtel. Il s’avança pour se joindre à la file d’attente, où il récupéra son badge d’accès. D’après ce qu’il avait pu observer, les Sciences de la Terre n’étaient pas une profession pour les belles personnes. Bien sûr, il y en avait un ou deux qui sortaient du lot, mais les délégués étaient principalement des amateurs de sciences, des éducateurs, ou des représentants d’entreprise sans âmes bien implantés dans l’industrie pétrolière. Declan savait trop bien que sa fausse identité, celle de Tobias Hunter, était un peu trop proche de la sienne, ce qui faisait qu’il se fondait à merveille dans le décor. Il l’utilisait à son avantage et trouvait plus facile de se glisser dans un rôle qui aurait pu être le sien s’il avait choisi d’étudier les sciences.

Parmi la foule, Hunter tripota son téléphone afin de ne pas avoir à établir de contact visuel avec quiconque. Cependant, à l’aide de la petite caméra installée dans la charnière gauche de ses lunettes chromées, Declan observait secrètement les délégués présents. Les images parvenaient directement à son équipe composée des agents Finlay et Strauss, qui se trouvaient dans un van, garé à deux rues de là. Finlay utilisait alors un logiciel de reconnaissance faciale pour identifier les participants, et plus important encore, tous ceux qui n’étaient pas censés être présents.

La file d’attente avançait lentement et Hunter semblait perdu dans ses pensées. Un autre délégué tenta de se faufiler devant lui.

— Entschuldigen Sie1.

— Nein, vergib mir. Ich habe nicht aufgepasst2, s’excusa Hunter. J’étais perdu dans mes pensées.

— Oh, vous parlez anglais ! lui dit la femme avec un accent latino. Dieu merci, mon allemand est atroce.

Elle fit la queue derrière Hunter.

— Docteur Tobias Hunter, Imperial College, Londres, se présenta-t-il en lui tendant la main.

La femme s’en saisit.

— Professeur Valeria Ortega Velázquez, mais tout le monde m’appelle Val. Je suis de New Mexico Tech. Quelle est votre spécialité ?

Elle serra la main de Hunter un peu trop vigoureusement à son goût.

— La fracturation hydraulique. J’ai passé vingt années à étudier le schiste de Marcellus.

Le regard de Hunter balaya le visage en cœur de la femme. Elle était plus petite que lui de quelques centimètres et semblait être dans la fin de la trentaine. Il s’attarda sur ses grands yeux foncés, sa peau mate et ses cheveux noirs ondulés qu’elle avait relevés en chignon. Velázquez avait une apparence plutôt sévère, confirmant l’affirmation précédente de Declan qui affirmait que la science n’était pas un milieu pour le beau monde. La femme semblait l’analyser avec tout autant de considération.

— Oh, vous êtes dans la fracturation ! C’est controversé ! s’enthousiasma-t-elle. Je suis en sismologie, donc je suis pratiquement une de vos collègues.

Elle plaisantait désormais avec lui de manière suggestive. Hunter rougit.

— Écoutez, poursuivit Val. Si vous avez du temps au cours des prochains jours, j’aimerais prendre un café avec vous pour comprendre ce que renferme votre cerveau.

Declan ne parvenait pas à croire qu’il était en train de se faire draguer. Hunter n’était pas censé être attrayant pour qui que ce soit, avec son look désordonné et négligé. Mais avant qu’il ne puisse répondre ou rejeter cette invitation, deux choses se produisirent. Tout d’abord, il entendit « suivant, s’il vous plaît », et il s’approcha du bureau pour regarder par-dessus les rangées de cartes d’identité des délégués avant de repérer la sienne. En même temps, il entendit un grand rire d’autosatisfaction qui lui donna des frissons.

Bien sûr, un simple coup d’œil lui confirma le pire des scénarios. Darius Clarke était entouré d’une poignée de délégués qui semblaient tous profiter de sa pétillante répartie.

— Votre nom, monsieur ? lui demanda la réceptionniste.

— Oh, oui, désolé. Docteur Tobias Hunter, Imperial College de Londres.

La réceptionniste parcourut sa liste et Declan vit son propre visage sur une carte d’identité de la conférence. Oubliant l’invitation qu’il venait de recevoir de la part du docteur Velázquez, il s’éloigna de la table et pointa sa caméra dans une autre direction.

Une semaine auparavant, Darius Clarke avait fait sauter une plate-forme de fracturation dans le Sussex, mettant la vie de centaines de ses fans en danger, et s’était enfui comme un rat. Son acolyte et supposée amante, Becky Saunders – fabricante des dispositifs utilisés lors de l’attaque – avait disparu et les complices identifiées par l’A.L.L avaient été retirés de la circulation. Clarke ne semblait pas du tout troublé par la disparition ses collègues terroristes. Peut-être que cela faisait partie de leur plan d’action et qu’il ne réalisait pas qu’il avait été démasqué par une agence de sécurité secrète.

Désormais, il assistait à une conférence écologique mondiale et se prélassait dans l’adulation de ses collègues scientifiques comme si l’attaque terroriste n’avait jamais eu lieu. Declan était ébahi par le culot dont faisait preuve cet homme. Il savait qu’il aurait à lui faire face tôt ou tard, il décida donc qu’il était préférable de mettre les choses à plat tout de suite. Il serra les dents et s’avança vers l’attroupement de délégués.

— Vous ne pouvez tout simplement pas vous tenir à l’écart, n’est-ce pas ? déclara le docteur Hunter avec malveillance alors qu’il se frayait un chemin à travers la foule pour atteindre Clarke.

— Ah, docteur Hunter. Je savais que je vous verrais, ronronna-t-il comme s’il avait l’air plutôt content de lui. Je ne manquerai pas votre discours, ajouta-t-il avec autant de froideur qu’Hunter.

Declan ne crut pas une seconde que cet homme était présent pour entendre les recherches de Hunter sur la fracturation.

— Alors, que faites-vous ici ? Je ne vous ai pas vu sur la liste des délégués.

— Des entrevues pour CNN, SKY, Bloomberg et l’AP, se vanta Clarke avec nonchalance.

— Beau travail.

— En effet.

Clarke l’observa un long moment avant d’ajouter :

— En fait, je suis heureux d’être tombé sur vous, Tobias. Je me demandais, maintenant que vous n’êtes plus affilié à GazCo, m’accorderiez-vous une entrevue ?

Declan fronça les sourcils en entendant l’autre homme l’appeler Tobias. C’est alors qu’il comprit qu’il y avait véritablement eu une histoire entre les deux hommes, même s’ils ne s’étaient jamais rencontrés dans la vie réelle avant que Declan croise Hunter à la conférence de la R.S.M. Clarke voulait désespérément interviewer Hunter et n’en avait jamais eu l’occasion. Declan resta cependant sur ses gardes.

— J’ai moi aussi quelques questions à vous poser. J’aimerais entendre ce que vous pensez de cette terrible attaque terroriste dans le Sussex. J’ai entendu dire que vous étiez censé être à la manifestation.

Le masque de convivialité de Clarke disparut et fut remplacé par un regard glacial. Mais avant que Clarke puisse répondre, une voix masculine allemande demanda :

— Docteur Hunter ?

Tobias Hunter se tourna vers un jeune homme aux cheveux noirs et à la barbe épaisse. Il portait une chemise bleue avec un gilet en laine bleu marine ainsi qu’un pantalon noir. Ses yeux étaient d’un bleu vif et d’un naturel innocent. Il lui serra maladroitement la main avec l’enthousiasme d’un jeune chiot.

— Bonjour, docteur Hunter, je vous ai cherché partout. Je m’appelle Oskar… Oskar Muller, je suis votre stagiaire de l’université de Francfort. Je suis vraiment ravi de travailler avec vous. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous ? Je serais heureux de vous aider.

Declan fut saisi par le tartan aux couleurs de la famille Ramsay qui étreignait le torse de son mari et se fit la note mentale de s’en acheter un pour correspondre à celui de Sam.

— Ah, Muller, oui. Enchanté.

Hunter serra chaleureusement la main du jeune homme dans les siennes, avant de jeter un coup d’œil à sa montre.

— Nous avons 20 minutes devant nous. Pourquoi ne pas nous offrir un expresso et aller nous asseoir pour discuter un peu avant le discours d’ouverture ?

— Bien sûr. Pas de problème.

Oskar se fraya un chemin parmi les groupes de délégués qui discutaient. Hunter se retourna pour observer la réaction de Clarke face à son stagiaire. Il affichait une grimace, et Hunter se demanda ce qui se passait réellement dans la tête de cet homme, parce qu’il ne croyait pas un seul instant que c’était l’attrait du discours du docteur Hunter ou du temps supplémentaire à passer devant les caméras qui avait amené Darius Clarke à Munich.

— On dirait que vous avez un bon stagiaire ici, fit remarquer un vieux délégué américain à côté de Clarke. J’aime les stagiaires qui ont du cran.

Aye, moi aussi ! Moi aussi ! songea Declan, se mordant la lèvre pour éviter de laisser échapper un rire retentissant.

***

Les délégués sont priés de prendre place dans l’auditorium. La conférence sur l’écologie mondiale débutera dans 15 minutes.

L’annonce coïncidait avec un certain courant électrique qui traversa la foule. Declan se retourna pour voir de quoi il s’agissait. Gergios Xenelis, le chef du Comité international de l’Environnement, était arrivé, entouré de quatre hommes et femmes. Xenelis était dans la fin de la soixantaine et, au lieu d’afficher un teint ocre, il avait le bronzage orange vif d’un homme qui aimait passer beaucoup trop temps dans un institut de bronzage. Il portait ses cheveux gris argenté huilés et peignés en arrière en une queue de cheval, et sa mâchoire était encadrée par une barbe faite de fils d’argent. La démarche confiante de l’homme envoyait une aura dominante qui fit reculer tous ceux qui se trouvaient sur son chemin de peur d’être piétiné. D’après les apparences, il ne s’agissait pas d’un homme qui se laissait atteindre. Declan se retourna vers le groupe de délégués pour voir que Darius Clarke était parti.

— Et voilà, docteur Hunter.

La voix enjouée d’Oskar Muller regagna l’attention de Hunter. Il se tourna et s’empara de la petite tasse d’expresso dans la main de son stagiaire. Sam et Declan échangèrent un regard de compréhension. Leur cible était arrivée. Le jeu était lancé !

***

Alors que les délégués rejoignaient leur place et que la conférence allait commencer, Sam se pencha pour lui murmurer à l’oreille :

— Je vais faire un tour de reconnaissance.

Declan hocha la tête. Heureusement, Sam avait un siège dans l’allée, de sorte que lorsque les lumières de l’éditorial furent baissées pour une courte introduction au film, il se leva et aussi discrètement qu’il le put, se dirigea vers une porte de sortie.

Sam ouvrit la porte exactement au moment exact où un retardataire la poussait pour entrer. L’homme manqua de peu de tomber en avant et se décala d’un pas, avant de se redresser et de fixer Sam avec un éblouissement presque malveillant. Sam remarqua l’expression de choc sur le visage de l’inconnu lorsqu’ils établirent un contact visuel. Sam observa attentivement son visage. L’homme était grand et semblait proche de la fin de la trentaine. Son visage était rond et ordinaire, avec un menton fuyant et des cicatrices d’acné sur ses joues qu’il avait tenté de camoufler avec un épais maquillage. Il portait ses cheveux longs à hauteur d’épaules, mais dans la basse lumière de l’auditorium, Sam ne pouvait pas discerner grand-chose de plus.

Il avait un look que beaucoup de scientifiques qu’il avait rencontrés semblaient privilégier, et le costume qu’il portait ne tombait pas bien sur son corps maigrichon. Le regard que le nouveau venu lui lança perturba légèrement Sam, même s’il ne pouvait comprendre pourquoi.

---ENDE DER LESEPROBE---