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Embarquez pour un voyage à travers sept séries captivantes avec Les Mondes de S.E. Smith. Des aventures spatiales audacieuses aux royaumes paranormaux enchanteurs, plongez dans des récits où les héros s’élèvent, où l’amour triomphe et où des rebondissements inattendus vous guettent à chaque tournant. Lorsque vous avez besoin de vous évader, il n’y a qu’une seule destination : Les Mondes de S.E. Smith !
S.E. Smith, auteur meilleures ventes NY Times et USA Today, a créé une riche fresque d’amour, d’aventure et de magie. Ne manquez pas cette captivante collection de nouvelles qui vous transporteront dans des royaumes dépassant l’imagination !
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Seitenzahl: 258
Veröffentlichungsjahr: 2025
Je voudrais remercier mon mari Steve de croire en moi et d'être assez fier de moi pour me donner le courage de suivre mes rêves. J'aimerais également remercier tout particulièrement ma sœur et meilleure amie, Linda, qui non seulement m'a encouragée à écrire mais a également lu le manuscrit. Et également mes autres amis qui croient en moi : Jennifer, Jasmin, Maria, Rebecca, Gaelle, Angelique, Charlotte, Rocío, Aileen, Julie, Jackie, Lisa, Sally, Elizabeth (Beth), Laurelle, et Narelle. Les filles qui m'aident à continuer !
Et un merci tout particulier à Paul Heitsch, David Brenin, Samantha Cook, Suzanne Elise Freeman, Laura Sophie, Vincent Fallow, Amandine Vincent, et PJ Ochlan, les voix fantastiques derrière mes livres audios !
—S.E. Smith
Les Mondes de S.E. Smith Anthologie
Couverture par : Montana Publishing
Copyright © 2025 par Susan E. Smith
Publication E-Book en français 2025
Traduit Par : Charlotte Spender
TOUS DROITS RÉSERVÉS :
Cette œuvre littéraire ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit, y compris la reproduction électronique ou photographique, en tout ou en partie, sans l'autorisation écrite expresse de l'auteur. Aucune partie de l’œuvre de l'auteur ne pourra être utilisée pour l'entraînement d'une IA sans l'autorisation écrite expresse de l'auteur. Tous les personnages et événements de ce livre sont fictifs ou ont été utilisés de façon fictive, et ne doivent pas être interprétés comme étant réels. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou décédées, des événements réels ou des organisations est strictement fortuite et n'est pas voulue par l'auteur.
Résumé : Embarquez pour un voyage exaltant dans les mondes hauts en couleur de S.E. Smith, où sept séries captivantes attendent votre exploration.
ISBN : 978-1-963823-48-6 (livre de poche)
ISBN : 978-1-963823-47-9 (eBook)
Romance Parentale | Aventures Familiales | Fantasie | Paranormal – Métamorphes, Magie | Fêtes | Nouvelles | Science-fiction – Extraterrestres | Anthologie (un auteur) | Royauté | Multiculturel | Fantasie Dragons & Créatures Mythiques
Publié par Montana Publishing, LLC
& SE Smith de Florida Inc. www.sesmithfl.com
Le vœu de Roam pour la Saint-Valentin
série Dragonnets de Valdier
Le vœu de Nouvel An d’Ashure
série Les Sept Royaumes
Le cadeau de Noël spécial de Jabir
Dragonnets de Valdier
Une Seconde Chance d’Aimer
série Le Portail de Cosmos
La Surprise d’Halloween de Moustique
série Les Guerriers de Zion
La Surprise du Petit Déjeuner
Dragonnets de Valdier
Soirée Romantique
série L’Alliance
Rena et le Gamer
séries Le Portail de Cosmos & Filles des Rues
Connexions
série Dust
Génies et Bouilloires en Folie
série Magic, Nouveau-Mexique
Roo et la Pièce d’Or
série Les Sept Royaumes
Plus de livres et d’informations
À propos de l’auteur
Embarquez pour un voyage à travers sept séries captivantes avec Les Mondes de S.E. Smith. Des aventures spatiales audacieuses aux royaumes paranormaux enchanteurs, plongez dans des récits où les héros s’élèvent, où l’amour triomphe et où des rebondissements inattendus vous guettent à chaque tournant. Lorsque vous avez besoin de vous évader, il n’y a qu’une seule destination : Les Mondes de S.E. Smith !
S.E. Smith, auteur meilleures ventes NY Times et USA Today, a créé une riche fresque d’amour, d’aventure et de magie. Ne manquez pas cette captivante collection de nouvelles qui vous transporteront dans des royaumes dépassant l’imagination !
Il y a de l’amour dans l’air à l’approche de la Saint-Valentin, mais un jeune chat métamorphe nommé Roam risque de ne pas recevoir de carte de Saint-Valentin cette année !
Les fillettes dragonnets se sont donné une mission, ce qui conduit bien sûr au chaos et à des aventures qui réchauffent le cœur, au grand désespoir de nos pères extraterrestres préférés !
J’espère que vous apprécierez cette histoire de Saint-Valentin tirée des Dragonnets de Valdier et des Mondes de S.E. Smith.
Je vous souhaite à tous une bonne Saint-Valentin !
~Susan
— Tu vas le regretter ! Je vais te faire manger la poussière, vermine à écailles, grogna Ha’ven Ha’darra.
Son adversaire répondit à sa menace par un jet de feu brûlant. Ha’ven s’empressa de créer un bouclier d’énergie. Il n’avait pas l’intention de finir carbonisé comme le morceau de pain grillé que sa fille Alice lui avait servi ce matin même. Malgré sa rapidité, il sentit tout de même l’odeur de poils brûlés.
Il porta une main à sa tête. Imaginer des volutes de fumée s’élever de ses longs cheveux le fit frissonner. D’un geste des doigts, il fit tomber une petite pluie sur les mèches brûlantes. S’il ne faisait pas attention, il allait avoir du mal à expliquer pourquoi il ressemblait à un rat noyé et carbonisé.
Ses yeux s’écarquillèrent d’inquiétude quand le dragon devant lui se retourna brusquement et donna un coup de queue dans sa direction. Ha’ven plongea sur le côté et fit une roulade. Le mouvement lui fit perdre sa concentration sur le bouclier. Une autre vague de feu de dragon déferla sur lui et il se dématérialisa une fraction de seconde avant qu’elle ne l’atteigne.
Lorsqu’il se rematérialisa, il se retrouva au dernier endroit où il aurait voulu être : sur le dos de cette maudite bête ! L’idée lui était venue à la dernière seconde. Il pencha en avant et enroula les bras autour du cou du dragon pour ne pas être éjecté. Un juron véhément lui échappa quand le dragon se mit à ruer furieusement. Malgré l’inconfort de sa position, Ha’ven se rendit compte qu’il était à l’endroit le plus sûr pour éviter d’être rôti ou piétiné par les deux douzaines d’hommes, de dragons et de chats qui s’affrontaient férocement.
D’une simple pensée, une bride apparut autour de la tête du dragon et une selle se forma sous lui. Une lueur de satisfaction brilla dans ses yeux. Autant profiter encore un peu de la bataille avant de s’humilier en s’avouant vaincu.
Sa joie se transforma rapidement en inquiétude lorsqu’il sentit le corps du dragon se tendre une fraction de seconde avant qu’il ne s’élève du sol dans une explosion d’énergie à couper le souffle. Tandis que le sol s’éloignait, Ha’ven réfléchit aux options qui s’offraient à lui. Il pouvait se téléporter au sol et abandonner le combat, ou bien il pouvait…
— Coucou, papa ! l’appela une voix joyeuse, le déconcentrant.
— Qu’est-ce que… ? Nom d’une couille de dragon ! jura-t-il.
Le dragon sur lequel il se trouvait profita de sa distraction, baissa la tête et se cabra, faisant claquer le bout de sa queue contre les fesses de Ha’ven alors qu’il s’élevait dans les airs. Le coup de fouet lui fit un mal de chien et il prit les rênes d’une main pour pouvoir frotter sa fesse douloureuse.
Évidemment, ce satané dragon prit le dessus et fit un tonneau. Ha’ven se retrouva de nouveau éjecté dans les airs, pour son plus grand déplaisir, tandis que sa fille gloussait en passant à côté de lui sur le dos d’un dragon violet et or.
Se balançant au bout des rênes, Ha’ven décrivit un lent cercle, tournant sur lui-même jusqu’à ce qu’il se retrouve face à face avec la créature visiblement amusée. Il planta un regard noir dans les yeux dorés et brillants du dragon lorsque la bête ouvrit la bouche et souffla une bouffée d’air chaud autour de lui.
— Tu étais au courant pour… ça ? demanda-t-il en agitant une main dans la direction où sa fille avait disparu.
Le dragon gronda de plaisir. Ha’ven en eut assez. Il lâcha les rênes et tomba. Il se tourna et croisa les bras avec irritation tout en filant vers le sol.
Il ignora le chaos qui régnait en dessous de lui et regarda plutôt dans la direction où Alice et Bálint avaient disparu. Une paire de griffes puissantes s’enroula autour de sa taille, arrêtant sa descente rapide.
— J’avais la situation en main, s’écria-t-il en jetant un coup d’œil au dragon par-dessus son épaule. Par contre, j’aurais deux mots à te dire sur le fait que ton fils emmène ma fille sur son dos !
Il fut secoué comme une poupée de chiffon quand le dragon ricana. Ha’ven ne voyait pas ce qu’il y avait de si drôle ! Il savait qu’il n’était pas le seul à avoir remarqué à quel point Alice et Bálint étaient proches.
Dès que ses pieds touchèrent le sol et que le dragon le relâcha, il s’éloigna. Il n’avait fait que deux pas lorsqu’il sentit une main puissante sur son épaule. Ha’ven tendit la main pour saisir le poignet de l’homme, mais le guerrier devait s’attendre à son prochain mouvement, car il esquiva et passa sous le bras tendu de Ha’ven pour se placer devant lui.
— Ce ne sont que des enfants, dit Kelan en secouant la tête.
— Des enfants ! Alice a dit que Bálint avait de belles couleurs ! Tu sais ce que ça signifie pour un Curizan ? grogna Ha’ven.
Kelan rit et posa de nouveau une main sur son épaule.
— Oui, je le sais. Je sais aussi que nous ne pouvons rien faire… pour l’instant, ajouta-t-il rapidement.
— Au fait, notre équipe a gagné, marmonna Ha’ven.
— Vox ! Sacha et Pearl se sont échappées ! hurla Riley St. Claire d’Rojah au-dessus du tumulte qui régnait sur le terrain.
Ha’ven et Kelan se retournèrent et virent Riley courir sur le chemin. Les guerriers curizan, les chats sarafin et les dragons valdier s’arrêtèrent tous en plein combat tandis que des chatons jumeaux au pelage tricolore s’élançaient à travers le long terrain, Riley à leur poursuite. Viper d’Rojah reprit sa forme bipède pour se placer à côté de Ha’ven et de Kelan et grimaça en voyant ce que ses nièces poursuivaient.
— Leo a encore frappé, marmonna Viper en observant son fils avec amusement.
Ha’ven gloussa lorsque la petite panthère noire élancée passa à toute allure devant eux, un ballon oblong dans la gueule. Une demi-seconde plus tard, Sacha et Pearl passèrent à leur tour devant eux en courant. Il secoua la tête en voyant leurs ongles rouges et leurs rubans colorés.
— Au moins, on sait où est le ballon, maintenant, rit Kelan.
Les trois hommes firent un bond en arrière quand Vox d’Rojah, roi des métamorphes chats sarafin, passa en trombe sous sa forme de tigre, à la poursuite de ses jumelles. Ils regardèrent avec amusement Leo passer sous le poteau du but au bout du terrain et disparaître dans le jardin. Le visage de Ha’ven se fendit d’un grand sourire lorsqu’Ariel siffla et leva les deux bras en l’air pour montrer qu’un but avait été inscrit.
— Je suppose que puisque Leo est passé sous notre extrémité du terrain, ça signifie que mon équipe a gagné ! rit Ha’ven avec bonhomie en donnant une tape sur l’épaule de Kelan.
* * *
Une heure plus tard, Ha’ven fixait d’un regard sombre le groupe d’enfants assis à une table sous un grand arbre. Ils riaient et discutaient avec enthousiasme. Ce n’était pas le fait que les enfants s’amusent qui le dérangeait, non, ce qui le dérangeait, c’était le jeune garçon qui accrochait une fleur dans les cheveux de sa fille.
— Ton visage va rester figé comme ça si tu ne fais pas attention, lui murmura à l’oreille sa compagne sur un ton taquin.
Il soupira.
— Emma… Je ne veux pas qu’Alice souffre, avoua-t-il.
Emma l’embrassa sur le front avant de s’asseoir sur le banc à côté de lui.
— Je sais, mais je pense qu’on a encore quelques années devant nous avant d’avoir à nous inquiéter, plaisanta-t-elle.
— Combien ? demanda-t-il avec dépit, sans parvenir tout à fait à cacher son sourire.
Sa compagne gloussa. Son regard se porta de nouveau sur Alice. Elle hochait la tête en écoutant Phoenix. Ses joues étaient roses et il ne lui échappa pas qu’elle levait sans cesse la main pour toucher la fleur nichée dans ses cheveux. Sa poitrine se serra lorsqu’il vit Bálint sourire à Alice. Ha’ven baissa les yeux quand Emma entrelaça ses doigts aux siens et les serra.
— Je crois que j’aime ce jeu que vous appelez le football, déclara Vox en attrapant un morceau de viande cuite sur un plateau.
— Je dois admettre que je n’ai jamais vu un tel match de football, rit Paul Grove.
Ha’ven fronça les sourcils.
— On n’a pas joué comme il le fallait ? On a fait ce que tu as dit : se passer le ballon sans que nos adversaires le récupèrent jusqu’à leur extrémité du terrain et le lancer au sol, dit-il.
— Oui, mais changer de forme et faire d’autres choses ne faisaient pas partie des règles, répondit Ariel.
Mandra Reykill, le compagnon d’Ariel et le plus imposant des dragons de Valdier, ricana.
— Rien dans les règles que tu nous as données ne disait qu’on ne pouvait pas le faire.
Ariel lança un regard noir à son compagnon.
— Eh bien, ce sera le cas à partir de maintenant. Tu te rends compte que c’était hyper difficile d’arbitrer le match avec tout le monde qui se transformait sans arrêt ou qui apparaissait à des endroits différents ? Je ne parlerai même pas des penaltys ! Le manque de fair-play était vraiment loin derrière dans la liste de ce qui n’allait pas, déclara-t-elle en attrapant le bol de fruits que personne d’autre n’avait touché et en le tirant vers elle ; elle prit la cuillère et l’agita en poursuivant. Vous savez que ne manger que de la viande bouche les artères, n’est-ce pas ?
Ha’ven étouffa un rire lorsqu’Ariel déposa une grande quantité de fruits dans l’assiette de Mandra. Celui-ci contempla la salade de fruits avec un soupir résigné. Ce n’était pas facile d’avoir une femme et un fils végétariens et fervents défenseurs des animaux quand on était un dragon qui ne jurait que par la viande.
— Alors, comment tu appellerais le jeu auquel on a joué ? demanda Viper.
— Un croisement entre les Keystone Cops et Game of Thrones, intervint Riley.
Ha’ven écouta distraitement Riley, Ariel et les autres humains assis autour de la table expliquer au groupe ce qu’étaient les Keystone Cops et Game of Thrones. Son attention se reporta sur les enfants. Il sursauta au moment où il s’aperçut que les enfants avaient disparu.
— Ils sont allés jouer. J’ai gardé un œil sur eux. Ils voulaient emmener les plus petits à l’aire de jeux, murmura Emma.
— Tous ? demanda-t-il.
Emma déposa un baiser sur sa joue.
— Les garçons comptaient jouer au football et les filles sur les balançoires et les toboggans.
— Le football, c’est bien. Les filles ne jouent pas au football, répondit-il.
— J’adorais jouer au football après l’école, précisa Riley.
— Tu aimais ça ? Moi aussi ! Ariel, Trisha et moi avions l’habitude de botter des fesses sur le terrain, s’exclama Carmen Walker-Reykill en posant son menton dans sa paume, un sourire rêveur aux lèvres.
— Tu aimais juste faire des plaquages à Scott, dit Trisha sans réfléchir.
Elle adressa un sourire triste à Carmen.
— Je suis désolée, ajouta-t-elle.
Carmen prit la main de l’homme assis à côté d’elle.
— Ce n’est pas grave. Tu as raison. J’adorais faire des plaquages à Scott.
— Maintenant, elle peut nous faire des plaquages à mon dragon et moi quand elle veut, ajouta Creon Reykill avec un sourire suggestif.
Riley poussa un grognement.
— On ne veut pas savoir, Creon. Ne t’avise pas de donner des idées à Vox… Vox ! Bordel. Ma parole, tu ne penses qu’au sexe, grogna-t-elle.
Ha’ven éclata de rire lorsque Vox s’appuya contre Riley et ronronna. La vaisselle sur la table tinta sous l’effet de ses grondements sourds, et le visage de Riley devint aussi rouge que le chemisier qu’elle portait. Elle lâcha un juron très peu féminin avant de se pencher pour lui mordiller l’oreille.
— Tina, ça te dérangerait de surveiller les enfants pendant un petit moment ? demanda Riley à sa sœur avec un sourire malicieux en se levant du banc, entraînant Vox derrière elle.
— Pas de problème. On vous met à manger de côté pour votre retour. Quelque chose me dit qu’il va en avoir besoin, se moqua gentiment Tina alors que sa sœur et son beau-frère disparaissaient en direction du palais.
— Je me demande…, commença Viper avant que Pearl, la grand-mère de Tina et Riley, ne l’interrompe.
— Oh, non, certainement pas ! Asim et moi n’allons pas rester coincés à garder les enfants pendant que vous essayez d’en faire d’autres. Si quelqu’un doit s’amuser, ce sera moi, intervint Pearl St. Claire en faisant un signe de la main vers le géant silencieux et balafré assis à côté d’elle.
— Ça me va, annonça Asim en passant un bras autour de la taille de Pearl.
— C’est une bonne chose que les enfants ont décidé de s’éloigner des adultes, gloussa Emma.
* * *
Bálint grogna lorsque Roam lui fit un plaquage. Roam le repoussa, se releva et lui tendit la main pour l’aider à se remettre debout. Le ballon dans une main, Bálint tendit l’autre pour saisir celle de son ami.
— Merci, dit-il.
Roam lui donna une tape sur l’épaule et sourit.
— Tu sais, tu serais pas si facile à attraper si tu regardais où tu cours au lieu de regarder les filles. C’est quoi le problème ? T’as peur qu’elles se blessent en jouant à la poupée ? se moqua-t-il.
Bálint secoua la tête.
— Non… J’ai juste… C’est juste que…
Il ne savait pas comment expliquer ce qu’il ressentait.
— T’es pas en train de tomber malade, j’espère ? demanda Roam en fronçant le nez et en s’éloignant d’un pas.
— Qui tombe malade ? questionna Zohar.
— T’as mal au ventre ? Parfois, faut juste évacuer les gaz et ça va mieux ! renchérit Jabir.
Bálint fronça les sourcils en regardant le groupe de garçons qui l’entourait.
— J’ai pas besoin de péter, se renfrogna-t-il.
Jabir haussa les épaules.
— Je dis juste que ça aide parfois. Mon père dit que faut pas garder ça dedans et que vaut mieux que ça sorte. Maman nous dit d’aller dehors, répondit-il d’un air sérieux.
Roam sourit et lâcha un long pet. Bálint grogna et secoua la tête, tandis que Leo et James, les deux plus jeunes de la bande des dragonnets, gloussaient et tentaient d’imiter Roam. Techniquement, ce dernier et Leo n’étaient pas des métamorphes dragons, mais des métamorphes chats sarafin et Alice était une Curizan capable de maîtriser l’énergie environnante, mais le groupe avait décidé de s’appeler les dragonnets, et le nom était resté. Sa mère disait qu’ils ressemblaient à un groupe d’enfants de chez elle appelé Les Chenapans.
— Vous savez qu’on vous entend ? lança Spring.
— Vous entendez ça ? répliqua Roam en lui tournant le dos.
Il lâcha un long pet bruyant et remua les fesses vers elle.
Spring se leva et se dirigea vers lui, les poings serrés. Roam écarquilla les yeux et se cacha derrière Bálint. Il regarda Spring par-dessus l’épaule de son bouclier humain.
— T’es le garçon le plus dégoûtant et le plus stupide que j’ai jamais rencontré ! J’espère que t’attends pas de carte de Saint-Valentin de moi, parce que je t’en donnerai pas, s’emporta-t-elle, essuyant une larme de colère sur sa joue avant de tourner les talons et de s’éloigner à grandes enjambées.
— C’est quoi son problème ? s’interrogea Roam, confus.
— Peut-être qu’elle aime pas les garçons qui pètent ? suggéra Jabir.
Roam secoua la tête.
— Je comprends pas les filles. C’était un super pet, et c’était juste pour elle ! Papa adore quand Sacha et Pearl le font, se plaignit-il en regardant dans la direction où Spring avait disparu.
— Si ça peut aider, je comprends pas les filles non plus, avoua Zohar.
— Moi non plus, ajouta Jabir.
— On s’en fiche des filles dégoûtantes. Je veux jouer au ballon, grogna Leo.
Bálint lança le ballon à Leo, qui sauta, se transforma en léopard et l’attrapa en plein vol. En un clin d’œil, Leo s’élança à travers le terrain, les autres à ses trousses.
Bálint resta immobile, se mordant la lèvre et observant Alice pendant quelques secondes supplémentaires. Les couleurs qu’il voyait autour d’elle étaient si belles. Il ne comprenait pas pourquoi il était le seul à pouvoir les voir. Pour une raison inconnue, l’idée que personne d’autre ne puisse voir ses couleurs lui procurait une sensation de chaleur et de trouble.
— Peut-être que je suis en train de tomber malade. Y faudra que je demande à Bio de m’examiner, songea-t-il en pensant au symbiote doré de ses parents.
— Bálint ! On a besoin de toi pour retrouver Leo. Je crois qu’il a trouvé un des trous de Spring ! l’appela Roam depuis les buissons.
Il regarda Alice une dernière fois par-dessus son épaule et fronça les sourcils lorsqu’il remarqua que toutes les filles avaient disparu. L’inquiétude le gagna au moment où il vit qu’elles avaient abandonné leurs poupées sur le sol, là où elles jouaient.
— Bálint ! James est entré dans le trou. On a besoin de toi ! ajouta Zohar.
— J’arrive, répondit-il en levant les yeux au ciel.
* * *
— Ça va, Spring ? demanda Phoenix.
Spring essuya sa joue du dos de sa main, renifla et hocha la tête.
— Oui. Parfois, Roam me met trop, trop en colère, répondit-elle avec un grand soupir.
— Zohar il me met aussi en colère. Il est trop autoritaire, confia Morah.
— Si tu veux, Spring, Amber et moi on peut lancer quelques-uns de nos symbiotes déments sur lui, proposa Jade.
— Oh ! On pourrait pirater son synthétiseur et le programmer pour qu’il lui donne que des légumes ! s’exclama Amber.
— Nous z’aussi on peut aussi aider, hein, Sacha ? On aime bien embêter Roam. Maman dit que c’est à ça que les petites sœurs elles servent, gloussa Pearl.
Sacha affirma d’un signe de tête.
— Ze peux mettre tous ses zouets sous son lit, ajouta-t-elle. Il aime pas quand il doit aller dessous. Il devient trop grand et parfois il reste coincé.
— Tout ce que ze peux faire, c’est me transformer en dragonnet. Peut-être que ze peux demander à mes papas. Ils ont des bonnes idées, dit Hope timidement.
Alice se mordit la lèvre et regarda les autres filles.
— Peut-être que si on leur faisait des cartes de Saint-Valentin, ils seraient plus gentils ? suggéra-t-elle avec hésitation.
Spring se renfrogna.
— Je vais en faire pour les autres garçons, mais je vais pas en faire pour Roam. Il mérite pas que je lui en fasse une ! déclara-t-elle en redressant la tête.
— Je pense qu’aucune de nous on devrait offrir une carte de Saint-Valentin à Roam, annonça Morah avec un geste de la main. J’ai parlé.
Alice et Phoenix gloussèrent, tandis que Jade et Amber marmonnaient quelque chose à propos des bébés autoritaires et que Spring acquiesçait. Hope, Sacha et Pearl, qui s’étaient désintéressées de la conversation, se poursuivaient dans les parterres de fleurs.
Alice n’aimait pas l’idée de laisser Roam en dehors des festivités de la Saint-Valentin, mais elle était soulagée que les autres filles n’aient pas décidé d’exclure tous les garçons. Elle avait presque terminé les cartes de la Saint-Valentin qu’elle allait distribuer. Elle préparait une carte spéciale pour Bálint et sa mère avait promis qu’elles pourraient faire des biscuits. Bálint adorait ceux qui étaient saupoudrés de vermicelles de sucre colorés.
— Ça vous dit qu’on retourne au palais pour travailler sur nos cartes ? proposa-t-elle.
Amber et Jade se regardèrent avant de se tourner vers le groupe et d’acquiescer avec empressement. À la lueur espiègle dans leurs yeux, Alice devina que les jumelles préparaient quelque chose. Elle sut qu’elle avait raison lorsqu’elles s’approchèrent d’elle et passèrent leurs bras sous les siens.
— Je pense qu’on devrait aller à notre appartement, dit Jade.
— Notre laboratoire est là-bas, acquiesça Amber.
— Oh oh, rit Phoenix en serrant sa sœur dans ses bras. Je crois que les garçons vont avoir des problèmes.
— Tant qu’elles visent Roam, je les aiderai, répondit Spring avec un reniflement indigné.
* * *
Emma leva les yeux lorsque Cara revint dans la pièce. Celle-ci lui sourit et elle répondit par un sourcil haussé.
— Elles manigancent quelque chose, prévint Cara.
Abby fit une grimace.
— Quelqu’un a raconté une histoire aux enfants ? demanda-t-elle avec ironie en regardant le groupe.
Trisha Grove-Reykill leva les mains en l’air.
— Pas moi ! répondit-elle en secouant la tête.
Morian lança un regard contrit au groupe.
— Paul a parlé à Morah d’une histoire qui s’appelle Alice au pays des merveilles. Elle est tombée amoureuse de la Reine de Cœur parce qu’elle porte une jolie robe et qu’elle aime donner des ordres, avoua-t-elle.
Carmen regarda Cara.
— Ils ne sont pas en train de construire une guillotine, rassure-moi ? demanda-t-elle.
— Seigneur, j’espère bien que non ! répondit Ariel avec un frisson.
Morian fronça les sourcils.
— Qu’est-ce que c’est ?
Cara grimaça.
— Une machine médiévale utilisée pour décapiter les gens pendant la Révolution française, expliqua-t-elle.
Morian écarquilla les yeux.
— La Reine de Cœur est toujours en train de crier « Qu’on leur coupe la tête ! » Je ferais mieux de parler à Paul, murmura-t-elle, de plus en plus inquiète.
Cara secoua la tête.
— Je ne pense pas que ce soit si grave. Elles font des cartes pour la Saint-Valentin, rassura-t-elle sa belle-mère.
— Alors, quel est le problème ? demanda Emma.
Cara sourit.
— J’ai entendu les mots « piège », « bombes de paillettes » et « garçons » dans la même phrase, gloussa-t-elle.
Toutes les femmes poussèrent des gémissements. La dernière fois qu’elles avaient eu affaire à des pièges et à des paillettes, c’était lorsque les dragonnets pensaient que la reine des symbiotes déments allait kidnapper leurs plus jeunes cousins. Les enfants avaient piégé le château hanté et les hommes s’étaient retrouvés du mauvais côté des ballons de paillettes d’Alice. Il avait fallu des mois pour venir à bout de toutes ces paillettes.
— Au moins, ce ne sont pas nos compagnons cette fois-ci, dit Emma avec un sourire hésitant.
* * *
— Leo, t’as fait un trou dans le ballon avec tes dents, gémit Roam en tirant sur le ballon que son cousin malmenait.
Leo siffla et coinça le ballon dégonflé sous son menton. Un mouvement derrière lui lui fit lever la tête. Leo grogna lorsque de la terre lui tomba dessus.
— James est là ? demanda Zohar derrière lui.
Roam cracha un peu de terre qui avait atterri sur sa lèvre.
— Non. Je sais pas pourquoi Spring aime tant la terre. Ma mère me force à prendre plus de bains quand je suis sale. Les chats sont pas censés aimer les bains, se plaignit-il.
Leo leva les yeux du ballon en cuir qu’il mâchouillait.
— Z’aime les bains avec des bulles. Peut-être que tu devrais azouter des bulles à ton bain, dit-il.
Roam frotta la terre et se rassit dans le trou.
— Je me demande si c’est pour ça que Spring aime se salir. Peut-être qu’elle aime prendre des bains avec des bulles, songea-t-il en regardant Zohar.
Ce dernier lui fit les yeux ronds et secoua la tête.
— C’est pas à moi qu’y faut demander. Je sais pas ce qu’elle fait, répondit-il d’un air dégoûté avant d’avouer, penaud : mais je suis d’accord avec Leo. Avec des bulles, c’est plus amusant de prendre un bain.
— Roam, Zohar, vous avez trouvé Leo ? lança Jabir depuis le trou.
— Ouais, répondent les deux garçons en chœur.
— Oh, d’acc. Heu, Bálint a trouvé James dans un arbre… genre à l’intérieur du tronc. Il pense qu’il mange des insectes, annonça Jabir.
— Ça ressemble à ce que ferait Spring. De la terre et des insectes… peut-être qu’elle est pas si dégoûtante que ça, après tout, dit Roam en fronçant le nez.
Zohar secoua la tête.
— Allez, Leo. Puisqu’on peut plus jouer au ballon, allons chercher de la nourriture. Toutes ces courses-poursuites m’ont donné faim, dit-il en reculant.
Les yeux de Leo s’illuminèrent à l’évocation de la nourriture. Il laissa tomber le ballon en piteux état et poussa Roam pour passer, le faisant tomber contre le flanc du tunnel où une nouvelle pluie de terre s’abattit sur lui. Avec un soupir, Roam saisit le ballon désormais inutilisable et sortit du trou en se tortillant à la suite des autres garçons.
Peut-être que je devrais dire à Spring qu’elle est pas dégoûtante. Mais… et si elle pense que moi je le suis ? pensa-t-il soudain avec consternation.
— Papa saura quoi faire, dit-il avec un signe de tête confiant. Il sait tout !
* * *
— Spring, Phoenix, c’est l’heure de partir, dit Carmen depuis le seuil de la chambre.
Spring leva la tête, acquiesça et regarda autour d’elle avec surprise. Sa sœur et elle étaient les deux dernières encore présentes. Elle rassembla rapidement les cartes qu’elle avait faites et les mit dans son sac.
— Ce truc spécial sera prêt pour toi demain, promit Amber avec un clin d’œil.
— Ouais, il nous reste juste quelques ajustements à faire, ajouta Jade, une lueur de satisfaction dans les yeux.
Phoenix gloussa et se couvrit la bouche avant de baisser les yeux et de rassembler ses cartes.
— À demain, dit-elle.
— Salut, dit Spring.
Cette dernière passa devant sa mère et parcourut le couloir.
— Bonne nuit, tante Cara, lança-t-elle.
— Bonne nuit, Spring, bonne nuit, Phoenix. À demain à la fête, répondit Cara.
— Bonne nuit, Cara. Merci encore de nous avoir accueillis chez toi cet après-midi, dit Carmen.
Cara rit et fit un signe de la main en direction du couloir.
— Espérons que Morah ne réalisera pas son souhait, répondit-elle.
Carmen rit et acquiesça. Spring franchit la porte après sa sœur et se retourna pour attendre leur mère. Elle serra contre elle le sac de cartes de la Saint-Valentin qu’elle avait décorées. Il y en avait une pour chacun… sauf pour Roam. Elle avait fait des cartes pour tous les employés du palais, les guerriers, ses tantes, ses oncles, grand-père Paul et grand-mère Morian, et tous les autres dragonnets.
Elle marchait sans un bruit à côté de sa mère, tandis que Phénix partait devant, jouant avec leurs deux plus petits symbiotes, Little Bit et Stardust. Elle toucha le sac qu’elle tenait contre sa poitrine et soupira.
— Tu sais, si tu veux parler, je sais très bien écouter, dit sa mère.
Spring leva un regard troublé vers elle.
— Pourquoi les garçons sont tellement… tellement… stupides parfois ? finit-elle par demander.
Sa mère lui prit la main.
— Est-ce que ça a quelque chose à voir avec un certain garçon nommé Roam ?
Spring baissa la tête et acquiesça. Ses longs cheveux blonds, à peine retenus par sa queue de cheval, rebondirent sous l’effet du mouvement. Elle se mordit la lèvre et se concentra sur les motifs du sol alors qu’elle essayait de ne pas pleurer.
— Il est tellement stupide, déclara-t-elle avec véhémence.
— Qu’est-ce qu’il a fait pour te contrarier à ce point ? demanda Carmen.
Spring renifla, dégagea sa main et s’essuya le nez.
— Il me tire les cheveux et il pète… et… et il remue les fesses vers moi, commença-t-elle.
— Et…, l’encouragea doucement sa mère.
Spring s’arrêta et leva les yeux vers elle. Sa lèvre inférieure tremblait et les larmes qu’elle avait essayé tant bien que mal de retenir coulaient le long de sa joue, laissant une petite trace sale. Sa mère sortit un mouchoir de la poche de son pantalon. Spring resta immobile pendant qu’elle essuyait ses joues. Elle ne put s’empêcher de remarquer la saleté qui maculait le mouchoir.
— Il se moque de moi parce que j’aime creuser dans la terre, avoua-t-elle dans un sanglot étranglé.
Sa mère s’agenouilla devant elle.
— Il n’y a rien de mal à aimer creuser dans la terre. Ma mère adorait ça, et mon père aussi. Regarde grand-mère Morian ! Elle est toujours en train de creuser dans la terre et grand-père Paul l’aime très fort.
Spring tourna instinctivement la tête et appuya la joue contre la paume de sa mère. Ses doigts étaient doux tandis qu’elle remettait les mèches de cheveux derrière son oreille. Spring remarqua une légère tache sur la joue de sa mère. Elle leva la main et la frotta doucement.
— Toi aussi.
— Oui, moi aussi j’aime creuser dans la terre. Regarde comme ton père et les autres pères — y compris celui de Roam — se salissent chaque fois qu’ils sont ici ! Ils passent leur temps à se rouler dans la terre, lui fit remarquer sa mère.