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Dans ce livre, vous trouverez des textes et des extraits d'entretiens qu'Andreas a menés entre 2015 et 2017 et dans lesquels il décrit plus en détail le message du miracle intemporel.
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Seitenzahl: 162
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A : Il n’y a personne.
Question : Qui est donc ce « personne » ?
A : Simplement personne.
INTRODUCTION
Ne pas connaître
La recherche
Réaliser l’unité
Pas dedans
Dans le but de
Libération
Simplicité
Tout est vide
La mort de Jésus
Hors du paradis ?
Enfin tout est bien
Réalité
Conscient / Inconscient
La paix
La réalisation de soi
Le désir
Conditionnement
« Je suis »
Dévastateur
Libérateur
Ce qui arrive
La présence
Voir
Pas de poussière
Les soucis
Sans effort
Les névroses
Ne rien faire
Le vrai soi
Décrocher
Conscience
L’absence
L’acceptation
Relations
Pas de vécu
Elargissement de la conscience
Insatisfaisant
Innocence
Message
Seulement maintenant
Je suis CELA
Vrai
Le sens
Mort imminente
Simple
Rester sur la voie
Traumas, processus actifs
Des chances
Le focus
Un état d’être
Le sommeil profond
Tout est vide 2
Dissociation
Mort ou vivant
La réincarnation
Simplement laisser les choses se faire
L’éternité
L’amour
Au matin
Prédestination
La cohérence
Plus personne
La mort
Arriver
Volontairement
Prises de conscience
Incompréhension
Il n’y a pas de fin
Deux mondes
La saisie intuitive
Perdre l’ego
Nettoyage
Le temps et l’espace
Les ressentis
Revenir ?
Pour moi ?
Vivre la fin
L’enseignant
L’enseignant
Un maître ?
Autres maîtres
Phénomène énergétique
Moi, partout
Aller au-delà
Aucune aide
Concentré sur l’éveil
Mourir
Soit – soit
Menaçant
Pas d’événement
Rien de nouveau
Inimaginable
Arrêter
En fin de compte
Pas de séparation
Ce livre ne peut rien vous apporter. Dans le meilleur des cas, il vous ôtera quelque chose ; cela dit, même cette idée, au fur et à mesure de la lecture, se révèlera être une illusion, ainsi que l’idée que vous pourriez y gagner quelque chose. En fait, ce que vous pourriez perdre, parmi les nombreuses idées peu claires sur vous-même et la vie, c’est Vous. Vous pourriez vous perdre vous-même. Certes, comme je l’ai déjà suggéré, il s’agit là d’une histoire. Car la libération ne concerne pas la fin d’une entité réelle ; c’est plutôt que votre existence même est déjà une histoire.
Car vous n’existez pas en tant que ce dont vous faites l’expérience. « Je suis » et « je fais l’expérience de quelque chose » sont un rêve. La conscience d’une réalité sujet – objet est une réalité artificielle, une réalité artificielle surajoutée, basée sur un sujet réel faisant l’expérience d’objets réels. Voilà le vécu exact de « je suis » et de « je fais l’expérience de ». Dans ce vécu, il a « moi » - un humain, présent ici et maintenant – et une situation, dans laquelle je me trouve. C’est la construction de la séparation. La forme la plus subtile de la séparation est la conscience – un subtil vécu de présence, qui fait l’expérience d’elle-même comme étant, bien qu’inconnue, personnelle et réelle.
Cette construction – ce vécu – est illusoire. Elle n’est pas réelle dans le sens dans lequel elle est expérimentée. Faire l’expérience de soi comme de « quelqu’un »signifie être séparé de ce qui arrive par l’apparent processus de l’expérience. « Je suis » fait l’expérience de soi-même comme étant présent « ici et maintenant », séparé de la situation dans laquelle il croit se trouver. Cette apparente séparation, qui n’est pas seulement une idée mais un vécu énergétique, entraîne cette sensation de n’être pas complet, et de chercher la complétude. La recherche de l’unité fait partie du rêve de « je suis », tout comme l’expérience d’avoir perdu l’unité. Le dilemme est que, quelle que soit l’expérience de l’apparent moi, cette expérience reste insatisfaisante, justement parce qu’il s’agit d’une expérience. « Je suis » ne peut que faire l’expérience de. La libération, telle que j’en parle dans ce livre, n’est pas le réveil du rêve d’être « quelqu’un », elle est la fin du rêve. Du point de vue de « je suis », c’est la mort – la fin du vécu d’une présence réelle, la fin du vécu d’être « ici maintenant ». Dans la mort il apparaît que rien ne meurt. Rien ne meurt dans la mort, et rien ne vit dans la vie.
Le vécu de la séparation est illusoire. « Je suis » est illusoire. Personne n’a à trouver, car personne n’est perdu. Le rêve, c’est que « je » doive me libérer. Le rêve, c’est que la solution à « mes » problèmes soit la libération. Le rêve, c’est qu’il existe « quelque chose ». Rien ne disparaît si « je suis » disparaît – et pourtant, ce qui reste est Tout. Ce qui reste est une perfection à laquelle rien ne manque. Ce qui reste est ce qui est. Ce qui reste : pas-de-chose apparaissant comme ce qui apparaît. C’est lire ces lignes, tenir ce livre entre les mains, ces sensations et pensées – pour personne bien sûr.
Vivre la libération veut dire vivre dans le non-savoir – dans le sens de ne pas connaître, ou ne pas faire l’expérience de. Puisque rien ne peut être vécu comme réel, rien ne peut être connu comme étant réel. La construction énergétique du vécu sujet – objet s’évapore en l’inconnu. Du point de vue de l’apparent moi, cela peut sembler mort et aride, mais là aussi est la surprise : la fin de l’expérience n’ôte en aucune façon sa plénitude à ce qui arrive. Bien au contraire, cela remet tout à sa juste place, à savoir de l’apparent réel au réel illusoire. Et là encore cela n’enlève rien à ce qui arrive en apparence, cela lui rend au contraire sa totalité. Car c’est « vous » qui faites l’expérience de ce qui se passe comme incomplet, justement car vous n’en faites que l’expérience. Cette chosification de ce pas-de-chose, ce vécu d’une réalité artificielle semble être si douloureux et insatisfaisant que vous tentez jour après jour de lui échapper. Bien sûr, c’est impossible. Parce que ce dont vous devriez vous échapper n’est pas un rêve – c’est vous-même qui êtes le rêve. Cette construction tout juste décrite – « je suis », « je fais l’expérience de », « je dois et peux trouver » - est illusoire. Elle n’a pas de réalité et ne dure que tant que « l’inconnu » apparait en tant qu’inconnu. Votre vie ne tient qu’à un fil – un fil de soie bien sûr. En fait, il n’y a pas plus vous que votre vie. Vu comme ça, le fil ne tient rien.
La recherche donc, l’impression qu’il manque encore quelque chose, fait partie du vécu d’être « quelqu’un ». Le dilemme est qu’elle reste insatisfaisante, qu’elle doit le rester. L’apparent moi cherche quelque chose de réel dans une réalité qui, de fait, n’existe pas. Il suppose qu’il existe un état réel, ou un événement réel appelé « libération », bien qu’il n’existe rien de tel ; tout ceci dans un avenir qui n’existe pas, et qui n’arrivera jamais. Sans même parler du fait que ce qui cherche, à savoir l’apparent moi, n’existe pas non plus tel qu’il fait l’expérience de soi, à savoir comme étant réel. La recherche est et reste donc vouée à l’échec. Pas seulement parce que tout ce qui pourrait être trouvé est illusoire, mais surtout parce que celui qui cherche est lui-même illusoire.
Ceci est-il un conseil d’abandonner la recherche ? Oui et non. Oui, parce qu’il est évident, comme précisé plus haut, que toute recherche d’un accomplissement personnel serait merveilleusement et absolument vaine ; et non, parce qu’il n’y a bien entendu personne qui pourrait et devrait abandonner la recherche, et parce que la recherche est manifestement l’inconnu apparaissant en tant que recherche. Qui pourrait donc abandonner, alors que ce qui apparaît n’a aucune réalité propre ?
Cela signifie qu’essayer d’abandonner la recherche est tout autant voué à l’échec, puisqu’il s’agirait là d’une autre apparente vaine recherche. Là aussi, l’apparent moi suppose que la fin de la recherche lui apportera l’accomplissement personnel, lequel, comme il a déjà été dit, n’existe pas. Oui, on peut appeler ça un dilemme, même s’il n’est que apparent.
Le dilemme de l’apparent moi est qu’il croit devoir réaliser l’unité (ou Dieu). Il croit qu’il s’agit soit d’une expérience, soit d’une réalisation personnelle. Il ne peut bien sûr pas faire autrement – il n’est fait que de ce vécu et de cette expérience - et pourtant cette tentative est totalement vouée à l’échec. C’est de cette présomption de pouvoir devenir divin ou au moins proche du divin que sont nées toutes les méthodes spirituelles et toutes les religions. C’est ainsi que la chrétienté tente depuis deux mille ans de mettre en place « l’amour » et de le répandre sur terre – apparemment avec un succès mitigé. Les bouddhistes s’exercent à l’équanimité ; les chercheurs spirituels essaient de ressentir l’amour inconditionnel, tentent de rester indéfiniment silencieux intérieurement, de perdre leurs conditionnements, pour rester paisibles, sans aspérités, pour ne pas se laisser toucher, pour pouvoir survoler les choses en tant que moi illuminé et intouchable. Le chercheur s’imagine ainsi dans un processus de développement, qui va de progrès en régressions, de réussites en défaites. Ce qu’il ne voit pas est qu’il tourne plutôt en rond. Toutes ces apparentes réussites ne touchent en rien ce vécu d’être « quelqu’un », mais ne se déroulent toutes au contraire qu’au sein de ce vécu illusoire. Au lieu de s’additionner en un vrai « Bien », ce ne sont là que des expériences passagères et surtout vides. Elles sont vides parce qu’elles n’ont pas de réalité. « Je fais l’expérience de » est en effet le rêve – une réalité qui n’en est pas une. Ainsi, les expériences n’apportent aucune complétude. « Je suis » ne consiste qu’à vivre dans son propre univers de rêve, à y travailler, à y chercher, et possiblement à trouver. Le fait que chercher et trouver soient tout autant illusoires que lui-même ne peut faire partie du champ de son expérience. Si c’était vrai, ce serait tragique.
Ce qui est, est « cela », mais ce n’est pas à l’intérieur. Ce n’est pas non plus à l’extérieur, dessus ou dessous. C’est ce qui est. L’apparent moi présume que l’absolu est séparé du relatif. Il croit que cet absolu est quelque chose de réel reposant au delà de ce dont il fait l’expérience. Ainsi il invente un Dieu, une intelligence divine, une source, une étincelle divine, un pur esprit – toutes sortes de choses qui sont en quelque sorte séparées de ce dont « je » fais l’expérience. Le dilemme est que la perfection n’est pas dans l’au-delà, mais seulement au delà du vécu de « je suis ». En fait, la perfection n’est même pas au delà de « je suis » et de son vécu – parce que c’est aussi « cela » - elle semble seulement l’être au sein de ce vécu ; mais cela aussi, à sa façon, est également parfait.
Vous ne pouvez échapper à la perfection parce que vous l’êtes. Mais aussi longtemps que vous serez, vous ne pourrez pas en faire l’expérience. Etre assis est « cela », manger est « cela », parler est « cela », respirer est « cela », penser est « cela ». Et ainsi la perfection n’est pas moins que ce qui est. Elle est cela sans être « elle ».
Humilité, courage, prise de conscience, pleine conscience, apprentissage, vérité, ouverture – toutes choses que conseillent les maîtres spirituels ; des conditions qui seraient à remplir. Des circonstances que l’on pourrait créer… Et pourquoi tout cela ? Dans le but de… Dans le but de s’éveiller. Dans le but d’avancer. Dans le but, dans le but, dans le but. Mais je pose la question : quelles sont les conditions pour mourir ? Que pouvez vous faire, pour favoriser la mort ? Pourquoi devriez vous vous précipiter vers elle avec courage, ouverture et en pleine conscience ? Pourquoi, je me le demande bien. Je n’ai rien à enseigner. Je ne peux vous conduire nulle part. Je n’existe pas plus que vous. Aucune condition n’est à remplir. Aucune circonstance n’est juste, car il n’existe rien de tel que des circonstances. Quoi que vous fassiez, quoi que vous pensiez, c’est « cela ». C’est ce que vous cherchez et ne trouverez jamais parce que c’est déjà. Rien n’est séparé, rien n’est « là bas ». Il n’y a que ce qui en apparence arrive. Introuvable, car non caché. Imperceptible, car non séparé. Vide, car déjà la totalité.
La libération, telle qu’il en est parlé ici, est votre mort – la mort de l’expérience d’être quelqu’un. Elle ressemble au dernier soupir : il est toujours détendu. Jusque là tout peut se produire : la bataille, la reddition, l’acceptation, une alternance des trois, le déni. Même lors de la dernière inspiration, l’apparent moi suppose encore survivre à la prochaine expiration qui le conduira au moment suivant. Mais ce n’est pas comme ça, personne en effet ne vit. Celui qui, jusque là, faisait l’expérience s’évanouit dans ce dernier soupir, et ce n’est certes pas une mort réelle. Il s’évanouit dans l’évidence de son caractère illusoire. Personne ne vivait, brusquement personne ne peut non plus mourir. « Je suis » est illusoire. Que quelque chose puisse mourir fait partir de ce vécu. Ce qui reste est ce qui est : une apparente conscience, sans personne qui soit conscient. Une vie apparente, sans personne pour la vivre. Ce qui reste est ce qui est, inconnu, inexpliqué, inexploré, ni en mouvement ni immobile, ni ici ni là, ni quelque chose ni rien. Ce qui reste est pas-de-chose.
Ce « message » dont la simplicité ne peut être surpassée n’est pas réalisable. Car il n’y a rien à réaliser. Il n’y a rien à faire, rien à laisser. Il n’y a déjà personne pour faire ou laisser. Ainsi ce qui se passe en apparence est une chute sans direction, sans commencement ni fin. Il n’y a pas d’éveil en cela – ni quelque chose de menaçant que l’apparent moi attend jusqu’à l’ultime fin. Personne n’influence cette chute sans direction, ni de l’extérieur ni de l’intérieur, tout simplement parce qu’il n’y a personne. Il n’y a rien de séparé – ni quelque chose qui y serait extérieur, ni quelque chose qui vivrait à l’intérieur. Ainsi, Dieu, une conscience divine ou le vécu d’être « quelqu’un », la conscience personnelle pour ainsi dire, sont illusoires. Ce qui veut dire qu’il n’y a « que » ce qui est. C’est « cela ». Il n’y a pas plus. Le dilemme de l’apparent moi tient à ce que « ce qui est » est inconnaissable. Mais pour être franc, qui cela intéresse-t-il ? Et cela aussi est un dilemme de l’apparent moi : aussi proche puisse-t-il être de l’idée que sa quête est voué à l’échec sans aucun espoir, autant il n’y a pas accès. Car il ne consiste « que » à être insatisfait de par son vécu de séparation – séparation naturellement illusoire. Sa quête apparente se nourrit justement de cette séparation vécue. Le désir d’unité ne peut être apaisé ni par la compréhension ni par quoi que ce soit d’autre. Il ne peut s’éteindre que par la fusion apparente – une fusion qui ne peut finalement pas se produire puisque le vécu de séparation « je suis » n’est pas réel. Ce qui reste après cette apparente fusion, qui n’est autre que la fin du vécu d’être « quelqu’un », ne peut être connu ni expérimenté ni quoi que ce soit – tout du moins il n’en reste pas un « fusionné » . Cela ne pourrait arriver que dans le rêve romantique de « je suis » et serait une illumination personnelle – quelque chose qui n’existe pas plus que « je suis » lui-même. Ce qui reste est ce qui est : pas-de–chose. Comme pas-de-chose, ainsi que son nom l’indique, n’est pas quelque chose, c’est et reste le nonconnaissable. Mais ne supposez pas qu’existe dans cet inconnaissable un nouveau quelque chose au delà de ce qui arrive. Non, ce n’est pas plus au delà que derrière. Ce qui est, est cela : être assis devant un ordinateur et lire ces lignes. Etre « vous ». Des pensées, des sensations, une chambre, un engin électronique, c’est ce qui est, et c’est également inconnaissable. Pour être honnête, ce n’est pas une affaire – c’est simplement comme ça, quels que soient le nombre de concepts et les théories créées quant à la nature de la réalité. Ce qui reste, est ce qui est.
Tout est ce que c’est. Rien d’autre. Seulement cela. Tout est vide – vide au sens de « sans contenu séparé ». Contrairement à ce que pourrait supposer l’apparent moi, ce « sans contenu séparé » n’enlève rien, il semble plutôt mettre les choses vraiment en lumière.
Le vide est la réalité naturelle – et je ne veux pas dire par là une simple vue non satisfaisante depuis une perspective personnelle. Vide signifie certes que tout est ce que c’est, mais aussi que c’est vide également de contenu. Que les choses soient réelles, qu’elles aient leur propre contenu, leur propre essence, fait partie du rêve de « je suis ». Ainsi, « je suis » vit dans un monde de contenus, qui n’existe pas en tant que tel. La libération est cette « remise à sa juste place », cette apparente reconnaissance de la non-valeur en tant que chose, ou du vide des choses.
Comme déjà mentionné, d’un point de vue personnel, ce vide est fade et intéresse au plus haut point le chercheur piégé dans la position neutre de l’observateur. Celui-ci pourra chevaucher longtemps cette vague de « tout est vide », jusqu’à ce que cette « contemplation du vide » finisse par lui sortir des yeux à force d’ennui.
La surprise est que ce « tout est ce que c’est » n’est pas seulement sans contenu séparé, il est aussi tellement plein du poids de cet « absolument être » que ce qui apparaît n’est pas seulement vide, mais certes vide tout en étant rempli, et donc plein.
La fin de « je suis » est la faillite du chercheur spirituel. Je n’ai pas réussi à me guérir. J’ai échoué à devenir un autre homme. Je n’ai pas pu m’éveiller. Je n’ai même pas pu survivre. Dans cette mort apparente se révèle ce que Jésus a sans doute voulu dire par « vie éternelle » - une chose qu’il a certes prédite de son vivant mais n’a connue que sur la croix. « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » - le dernier cri de l’apparent moi séparé à l’heure de la plus grande détresse. Sur la croix, l’heure la plus sombre de Jésus, à l’instant de la plus grande désillusion, meurt la croyance en ce Dieu que Jésus avait prêché. Et c’est dans cette rencontre pleine de désir que meurt Jésus. C’est « je suis » qui meurt sur la croix – et en même temps que « je suis » meurt le maître spirituel. Ce qui reste, est rien. Pas-de-chose. Le saint esprit, pas-de-chose. Cet unique esprit comme le pensait peut être Huang-Po. Cet unique esprit qui n’est rien et tout en même temps.
La libération ressemble plutôt à la mort sur la croix, même si ce drame n’est aucunement nécessaire. La mort peut tout autant être silencieuse et non-dramatique. La surprise est que rien ne meurt dans la mort. Autant la mort peut sembler dramatique pour l’apparent vivant, autant elle ne l’est pas quand elle survient. Elle n’est rien. Car le vivant n’existe pas plus que sa mort. Tout le drame du vivant est de se battre dans la vie pour enfin trouver, enfin toucher au but, enfin y arriver – rien d’autre qu’un rêve. Evanoui. Tout simplement. Sur la croix, chez le boulanger, à la maison. Bruyant et souffrant, en silence et calmement – ce qui reste est ce qui est. Ce qui reste est l’inconnu. Ce qui reste est Soi, qui n’est pas connu.
La libération n’a rien à voir avec la spiritualité, parfois douillette, parfois grossière et brutale dans sa tentative