Frissons au carrousel - Marie-Pierre Pruvot - E-Book

Frissons au carrousel E-Book

Marie-Pierre Pruvot

0,0
0,99 €

-100%
Sammeln Sie Punkte in unserem Gutscheinprogramm und kaufen Sie E-Books und Hörbücher mit bis zu 100% Rabatt.
Mehr erfahren.
Beschreibung

Coccinelle a été une légende vivante. Elle le devait à sa beauté, à sa féminité débordante, à son éclat incomparable tant à la ville qu’à la scène. Son personnage s’imposait par un autre aspect : elle était « quelque chose de jamais vu ». Elle avait aussi en elle de savoir saisir au vol un événement qui assurerait sa publicité. La voici présentée dans une situation exceptionnelle où elle s’assigne par politique un comportement discret, anonyme. C’est une rude contrainte pour sa nature effervescente. L’anecdote nous la montre dans un instant difficile où elle pense perdre la face en suivant ses propres principes de sagesse… Mais sa pétulance reprend le dessus, son instinct la fait triompher.Tout se passe à Marseille. C’est l’occasion d’évoquer le célèbre Alcazar, monument du music-hall, aujourd’hui disparu. EXTRAIT— Bonjour ma puce. Avec ta robe rouge à pois noirs, t’as l’air d’une Coccinelle. Comment tu t’appelles ?— Coccinelle.Elle avait saisi la chance au vol, à la seconde, sans quoi, elle se serait appelée Jacqueline, qui n’a pas le même impact. Elle avait eu l’instinct assez sûr pour savoir que ce nom valait bien celui des Zambella, Guilda, Kiki Moustic, qu’elle n’avait pas encore eu le temps d’admirer, mais qu’elle devait rejoindre, dépasser, s’élever encore dans ce paradis terrestre des stars, des grandes stars, des vraies stars.À PROPOS DE L'AUTEURMarie-Pierre Pruvot débute en 1953 Chez Mme Arthur et en 1954 au Carrousel sous le nom de Bambi. C'est là qu'elle connaît Coccinelle avec qui elle partage la même expérience existentielle. Coccinelle, déjà vedette, prend Bambi sous sa protection. Devenue professeur de Lettres, Marie-Pierre Pruvot consacre presque tous ses livres à faire revivre une folle atmosphère de spectacles "de travestis", presque de ghetto, aujourd'hui disparue.

Das E-Book können Sie in Legimi-Apps oder einer beliebigen App lesen, die das folgende Format unterstützen:

EPUB

Seitenzahl: 47

Bewertungen
0,0
0
0
0
0
0
Mehr Informationen
Mehr Informationen
Legimi prüft nicht, ob Rezensionen von Nutzern stammen, die den betreffenden Titel tatsächlich gekauft oder gelesen/gehört haben. Wir entfernen aber gefälschte Rezensionen.



Table des matières

Résumé

Coccinelle a été une légende vivante. Elle le devait à sa beauté, à sa féminité débordante, à son éclat incomparable tant à la ville qu’à la scène. Son personnage s’imposait par un autre aspect : elle était « quelque chose de jamais vu ». Elle avait aussi en elle de savoir saisir au vol un événement qui assurerait sa publicité. La voici présentée dans une situation exceptionnelle où elle s’assigne par politique un comportement discret, anonyme. C’est une rude contrainte pour sa nature effervescente. L’anecdote nous la montre dans un instant difficile où elle pense perdre la face en suivant ses propres principes de sagesse… Mais sa pétulance reprend le dessus, son instinct la fait triompher.Tout se passe à Marseille. C’est l’occasion d’évoquer le célèbre Alcazar, monument du music-hall, aujourd’hui disparu.  Marie-Pierre Pruvot débute en 1953 Chez Mme Arthur et en 1954 au Carrousel sous le nom de Bambi. C'est là qu'elle connaît Coccinelle avec qui elle partage la même expérience existentielle. Coccinelle, déjà vedette, prend Bambi sous sa protection. Devenue professeur de Lettres, Marie-Pierre Pruvot consacre presque tous ses livres à faire revivre une folle atmosphère de spectacles "de travestis", presque de ghetto, aujourd'hui disparue.

Marie-Pierre Pruvot

dite

Bambi

Frissons au Carrousel

Nouvelle

Dépôt légal avril 2013

ISBN : 9782359624694

collection Hors Ligne

ISSN : 2108-629X

©2013 éditions Ex aequo

© 2013 Éditions Ex Aequo pour la première édition.

Tous droits de reproduction d'adaptation ou de traduction intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

Toute modification interdite.

Éditions Ex Aequo

6 rue des sybilles

Frissons au Carrousel

La scène se passe en 1959. Ce détail ne peut prendre de l’importance qu’aux yeux des connaisseurs de la vie de Coccinelle. Pour les autres, ils seront informés au fur et à mesure du déroulement des faits. Évoquons d’abord le lieu où le scandale est arrivé.

On descend la Canebière jusqu’au cours Belzunce, on prend à droite. Au 14, on se trouve à l’Alcazar. C’est un théâtre si chargé de l’histoire du music-hall que lorsqu’il s’est agi de le démolir pour construire la grande bibliothèque, on a préservé l’entrée et on l’a restaurée. À Marseille, pour peu qu’on sache que cela parle à votre mémoire, on tient à vous montrer les lieux, à vous dire qu’on peut toujours casser les murs, on préserve les souvenirs. Raimu, Vincent Scotto, Marcel Pagnol, Fernandel, Yves Montand… que de gens y ont fait leurs débuts. Réda Caire était intarissable sur la question.

La troupe du Carrousel aussi y a fait florès. Dans cette ville, elle ne s’était produite qu’en cabaret, devant un public trié par les horaires tardifs et un prix élevé de la consommation. Chaque année, en général au mois d’octobre, Madame Guérini nous programmait. « Nous », c’est des éléments de la troupe, toujours différents d’une année sur l’autre, même s’il était possible d’en faire partie à deux ans d’intervalle. Alors qu’elle se produisait au Versailles, la petite compagnie, menée par Capucine, apprit qu’elle était programmée l’été suivant à l’Alcazar, avec quatre ou cinq artistes supplémentaires pour étoffer le spectacle. Grande joie parmi nous de savoir notre revue suffisamment forte pour passer dans ce théâtre de prestige. Fierté et impatience de celles et ceux qui feraient partie de l’aventure.

Or il se trouva que cette année 1957 – deux ans avant la petite histoire qui va être dite concernant Coccinelle – Bourvil passait à l’Alcazar avec bien du succès. Comme les spectacles de cabarets commencent à l’heure où finissent ceux des théâtres, notre grand Bourvil vint au Versailles accompagné de deux amis. Pendant l’entracte, Capucine fut invitée à leur table. Eût-elle refusé, comme elle en avait l’habitude, elle se serait mis tout le monde à dos, et se serait acquis une réputation d’arrogance, si difficile à gommer, qu’elle se montra sage. Elle fut reçue à la table avec grande amabilité, peut-être quelque chose de plus, car Bourvil, dans sa manière de faire des compliments, ne mettait rien de cette condescendance perceptible parfois de la part des gens d’un statut supérieur, et y mêlait même quelque chose d’humble, voire d’embarrassé, tel qu’on rencontre souvent chez les solliciteurs. C’est ce que j’en appris.

Capucine avait vingt ans, elle était belle, elle aimait les compliments comme on aime à vingt ans. Il lui en faisait beaucoup, surtout sur son physique, sa bouche, ses yeux, son nez, enfin tout… au détriment lui semblait-il, de la qualité du spectacle et surtout de ses propres numéros. Elle aurait donc attendu plus et mieux. Ce n’est pas dénigrer Bourvil que de dire qu’il n’a rien d’un jeune premier, ni les traits, ni la voix… Toute flattée qu’elle était par le prestige de l’artiste comblé de succès empressé auprès d’elle par ses manières éloquentes, ses regards de désirs, sinon exprimés, du moins perçus, Capucine détourna la conversation sur le spectacle de l’Alcazar et l’accueil du public. Il lui fit une réponse empreinte de modestie, mais aussi de vérité puisque chacun savait que le théâtre était complet et que les gens l’ovationnaient.

Lorsqu’elle glissa qu’elle y était programmée pour l’été avec la troupe, il fut comme interloqué.

— Ce n’est pas possible, fit-il, vous ne pouvez pas faire ça !