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Une sportive voit un corps dans la Seine, alors qu’elle courait de bon matin, et fait un malaise. Un témoin de la scène se trouve piégé par les enquêteurs. Est-il impliqué dans la noyade ? S’agit-il d’un accident ou d’un homicide ? Une autre piste s’ouvre avec la recherche de l’ombre de la mort. Fantasme ou réalité ? Le commandant Hubert et la capitaine Agathe parcourent un labyrinthe qui les conduit vers l’inconnu.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Abdelkarim Belkassem est écrivain, professeur de littérature arabe et musicien classique, oudiste dans un orchestre arabo-andalou, également ténor en chant arabo-andalou et oriental. Il se consacre à l'écriture de romans et d'essais, pont entre ses deux cultures.
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Abdelkarim Belkassem
La Seine des crimes
Roman
© Lys Bleu Éditions – Abdelkarim Belkassem
ISBN : 979-10-377-4604-7
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Sur la berge de Petiville, à côté d’un bosquet qui cache la vue, un corps de femme se balance dans l’eau du fleuve près d’une roche !
Tôt en matinée, une jeune femme, trentenaire, joggeuse, s’est trouvée près de cette scène qui pourrait même choquer un professionnel habitué à des crimes atroces. La sportive se sent défaillir, en plein tsunami, avant de se reprendre et d’appeler la police. Le 17 ne répond pas mais en ce jour de tempête, elle a le bon réflexe de composer le 112.
— Allo, accueil du commissariat ! précise une standardiste.
La femme veut récupérer son souffle avant de pouvoir parler. Elle reprend sa respiration.
La policière insiste. À peine, quelques sons hachés, comme des vibrations, sortent de la bouche de la promeneuse.
La policière sent que la situation est grave, après avoir cru à une fausse alerte.
— Madame, respirez bien. Reprenez votre souffle. Asseyez-vous. Je suis là et je ferai le nécessaire pour localiser votre appel. La police vous rejoindra. Je resterai à l’écoute jusqu’à leur arrivée !
La brigadière à l’habitude de ce genre d’appel mais cette fois, cela semble différent. Il lui faut une heure de manipulations avant de pouvoir prévenir ses collègues et envoyer une voiture.
Ce sera l’affaire du siècle qui mettra au défi la police française et internationale pendant toute une année.
Un tueur en série sévit en France !
Un homme arrive sur les lieux. Il voit la jeune femme, à moitié inconsciente, accroupie, tête baissée, et qui vomit. Son malaise n’a pas encore cessé. D’un pas très rapide, mains en avant, il se présente. La jeune femme reprend son souffle, relève la tête, se met debout et hurle à la folie en s’éloignant de lui. Elle est choquée et croit que c’est le tueur.
Depuis qu’elle a vu le cadavre, elle a perdu confiance. Son téléphone en est tombé tellement elle tremble. Elle le cherche à reculons. L’homme s’arrête et lui parle doucement, calmement. Il veut la rassurer.
— Madame, ne craignez rien, je suis là pour vous aider. C’est fini, ne vous inquiétez pas.
Elle le regarde, les yeux vides, comme morte, le visage livide. Elle a cependant trouvé la force, malgré elle, de se relever.
L’homme s’avance et la jeune femme, aussi. Il n’a aucune connaissance en psychiatrie ou en secours. Il s’approche en croyant que la femme réalisera qu’il n’est pas dangereux.
Elle se détourne et se jette à l’eau pour s’éloigner. Le courant est plus fort que la lutte de ses bras, surtout dans son état de stress. Elle est emportée en buvant la tasse. Ses mains ne l’aident en rien face au montant lié à la marée. Elle s’enfonce dans l’eau très froide et plus haute que d’habitude et se perd dans l’eau, sans remonter, cette fois !
L’homme ne sait plus quoi faire pour la sauver. Il la suit des yeux mais elle disparaît comme quelqu’un qui ne sait pas nager. Si choquée et le souffle court !
Un autre homme arrive. Témoin de la scène, il accourt pour l’aider. Il se jette aussitôt dans le fleuve en luttant contre le courant vers le lieu où la joggeuse a disparu.
L’autre est resté sur place, à réfléchir. Lui aussi, est traumatisé et il craint que la police le prenne pour un criminel. Il se reprend et s’approche du bord pour aider le nageur à sauver la femme. Il a aussi disparu dans l’eau pendant un moment, avant que sa tête ne réapparaisse à la surface. Il porte la jeune femme inanimée.
Le sauveteur s’approche peu à peu de la berge. Le courant le retient et il s’extrait de l’eau avec une force surhumaine pour tirer le corps alourdi par son inertie. À proximité de la berge, l’homme tend la main pour qu’on l’aide. La jeune femme est éloignée du courant et des vagues.
Des personnes viennent à leur aide. Il y a de plus en plus de monde.
Les policiers arrivent avec la police municipale alertée, elle aussi Le maire est prévenu, il s’approche lui aussi du bord quand la femme est sortie, inerte, de l’eau.
Le premier homme est entre les mains des policiers et placé en garde à vue. Il est interrogé sur sa relation avec la jeune femme qui s’est jetée à l’eau.
— Je ne la connais pas, capitaine !
— Comment ça, vous ne la connaissez pas ? Pourquoi a-t-elle eu peur de vous ?
— Je ne sais pas, je n’ai pas de réponse. Je suis arrivé sur la berge et je l’ai vue devant moi à demi évanouie. Je me suis dirigé vers elle pour lui apporter mon aide. À ce moment-là, elle s’est jetée à l’eau en poussant un cri fou. Peut-être a-t-elle voulu se suicider.
— Impossible de fuir quelqu’un qui veut vous aider ! La femme vous a vu derrière elle et a pris peur. Elle a contacté la police pour prévenir qu’elle était en danger mais elle n’a pas eu le temps de tout nous raconter. Vous étiez présent avant son appel. Vous l’avez étranglée et jetée à l’eau pour la noyer !
— C’est faux, répond l’homme, les yeux hagards ! Vous vous faites des films. Je ne suis pas un criminel, au contraire, je suis quelqu’un de sérieux. Je ne suis pas là pour agresser. Je me baladais quand j’ai vu la femme en difficulté alors j’ai voulu lui apporter mon aide de citoyen. C’est mon devoir, non ? Je suis moi-même choqué qu’elle ait pu comprendre le contraire et qu’elle se soit enfuie ainsi. Je ne sais pas comment sauver quelqu’un qui se noie, c’est pour ça que je ne me suis pas mis à l’eau. Je n’ai pas voulu lui faire peur mais simplement lui parler, lui dire de sortir de l’eau en l’assurant qu’elle n’aurait aucun mal. Elle n’a même pas eu le temps de m’expliquer ce qui s’était passé ! Demandez-le-lui, elle vous dira la vérité. Moi-même, je ne sais rien et je n’ai aucun détail !
Le capitaine demande des nouvelles de la femme.
— Elle est dans l’ambulance et le médecin dit qu’elle est toujours inconsciente. Elle est touchée à la tête et il craint le pire.
— Dites-moi la vérité ! demande le capitaine. Vous êtes en mauvaise posture et vous aggravez votre situation. Il faut prier pour que la victime reste en vie, sinon vous serez derrière les barreaux durant trente ans !
Mille questions envahissent l’homme. Il ne sait rien. Si la jeune femme décède, elle emportera ses secrets avec elle et lui deviendra un mort vivant dans les ténèbres de la prison, alors qu’il est innocent.
— Juste les circonstances ! Je ne peux pas vous aider. Il n’y a rien d’autre que la vérité dans ce que je dis. Par malchance, celle qui connaît la réalité ne peut toujours rien expliquer ! Je compte sur votre bienveillance et votre intelligence pour que vous soyez convaincu de ma version des faits. Je suis en vacances ici pour profiter de la nature, du calme et du bon air ! Me voilà accusé injustement. J’étais là au mauvais endroit au mauvais moment et je tombe dans un piège.
— Je ne vois pas de vérité dans ce que vous me dites, Monsieur ! J’essaie de vous comprendre et de vous aider, mais vous ne me donnez pas le choix. Je dois vous mettre en garde à vue, si je ne trouve pas d’explications raisonnables.
Le capitaine Agathe, près de son collègue, réfléchit à l’affaire. L’accusé dit la vérité et c’est fini, les choses sont en ordre. La femme reprendra conscience et innocentera le jeune homme qui apparaîtra réellement comme un gentleman. Une explication à l’énigme qui se pose et à laquelle personne ne peut répondre à cet instant précis.
Agathe a pris son poste et c’est le premier jour ! Elle était affectée à Paris Saint-Martin, mais après une séparation avec son conjoint, elle a demandé une mutation la plus éloignée possible. Elle n’a jamais pensé que ses débuts seraient une entrée dans l’enfer, celui de « La Seine des crimes ».
Elle laisse son collègue questionner, sans l’interrompre. Elle écoute les réponses et observe la réaction du jeune homme. Elle se méfie de son instinct et peut facilement, comme elle l’a toujours fait, interpréter si l’homme est coupable ou victime, lui aussi.
La nageuse involontaire apportera une réponse après ses soins et il faut trouver la vérité le plus vite possible.
Le jeune volontaire qui a secouru la victime est, lui aussi, bouleversé. Il a risqué sa vie, tant en se noyant qu’en ayant un choc thermique car la température de l’eau est basse.
L’eau de la Seine monte et descend et la vérité s’efface avec elle, comme un tableau noir essuyé avec une éponge. Il ne faut pas plus de quelques minutes pour ne plus rien voir. La vérité est sous l’eau, avec les corps que la jeune femme a vus au fond.
Les policiers font le tour des lieux, sans trouver ni traces ni preuves. Ils ne savent pas quoi chercher. La femme n’a rien dit, sa voix ne sortait plus, comme si elle était muette !
La Seine, aussi, est silencieuse. Elle se tait sur la vérité de son ventre et les galets ne parlent plus depuis l’éternité ! L’homme n’a que ses yeux pour pleurer.
Le capitaine lui demande de répéter de multiples fois sa version des faits. Il est lassé de toutes ces questions.
— Arrêtez votre charabia et montrez-moi, où était la victime !
L’homme désigne de l’index. Il ne peut plus parler, sa voix est enrayée. Le capitaine Agathe regarde la direction désignée. Elle se met à la place de la jeune femme tout en regardant le promeneur pour ne rien laisser passer.
Il fait de plus en plus d’efforts pour aider les policiers à connaître la vérité.
Agathe se dirige sur le côté et commence à voir que l’eau est vraiment sale. La boue ne laisse rien apparaître du fond de la Seine même pas les détritus dans son lit. Le fleuve lui-même est un assassin silencieux. Il garde ses secrets, comme un tueur aguerri, lors d’un crime parfait.
Alors que l’homme répond et que le capitaine regarde attentivement ce qu’il indique, un bruit assourdissant attire les regards. Un petit bateau passe au milieu du chenal. Il fait beaucoup de bruit, inhabituel, surtout dans ce silence.
Le bateau passe et le bruit s’allège. À ce moment-là, Agathe voit quelque chose remonter avec le remous, sur le côté. Cela apparaît et disparaît sans que les hommes ne remarquent son existence.
C’est un corps féminin vêtu d’un pull rouge déchiré. Une femme informe à demi dénudée. On peut tout juste deviner que c’est un humain, mais rien n’échappe aux yeux perçants d’aigle d’Agathe.
— Je suis une idiote en amour mais je suis la plus douée pour la recherche de criminels !
Son collègue est partagé entre les questions posées au témoin et les soins du médecin qui s’active pour sauver la jeune femme. Il ne peut pas agir lui-même et son lieu de recherche ne dépasse pas le jeune homme et son entourage. Il limite ses réflexions et se fixe sur le coupable présumé !
— Un cadavre ! crie le capitaine.
Le policier ne comprend pas de quoi elle parle. Lui annonce-t-elle la mort de la jeune femme ? Il regarde vers l’ambulance.
— Venez vite ! Un corps au fond de l’eau.
Tous les agents partent vers elle, en courant. Comme si elle les attirait avec une force de traction. Ils se bousculent pour voir ce que désigne Agathe. Le corps n’est pas réellement visible sous les roches avec l’ombre des arbres de la berge.
— Je le vois, je ne le quitte plus des yeux.
Le commandant, après avoir observé le corps agité de soubresauts, comme en train de se noyer demande de l’aide. Il réclame les plongeurs de la gendarmerie pour remonter la noyée et approfondir les recherches.
— Un homme sera sauvé, c’est bien une victime, comme il dit ! pense Agathe. Il faut lui présenter nos excuses et le soigner. L’affaire est claire ! La femme a vu le corps et en état de traumatisme a confondu le promeneur avec l’assassin. L’homme a raison.
L’inspecteur regarde avec émotion la morte. Il se sent déséquilibré par l’horreur de cette vision. On ne s’habitue jamais.
Les choses s’aggravent cette fois. Le capitaine se rue vers le téléphone de leur voiture pour prévenir le procureur de la République et demander l’arrivée de pompes funèbres.
Le magistrat du Havre arrive le premier. Il court, choqué par cette affaire qui entame ses vacances. Il a pris seulement trois jours pour ne pas manquer à son devoir de justice. Son administration manque d’effectifs et il lui faut être disponible pour faire fonctionner le tribunal Il incite les juges à travailler toujours plus pour ne pas retarder des centaines de dossiers accumulés bien avant son arrivée en poste.
Tandis que le procureur arrive sur le lieu du crime, le bateau des gendarmes accoste près du corps.
La houle ne facilite pas le travail pour repêcher le noyé.