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Roman policier de Peter Haberl & Chris Heller Une nouvelle enquête pour le commissaire Marquanteur et ses collègues de la ville portuaire de Marseille, dans le sud de la France. Elles sont jeunes et belles ; elles sont grandes, minces, ont les cheveux noirs et les yeux bleus. Leur rêve le plus cher est de devenir mannequin. Mais toutes ces qualités vont être fatales à ces jeunes femmes, car un psychopathe les a choisies comme proies. Après leur enlèvement, elles disparaissent et sont soupçonnées d'avoir été tuées. Il y a des années, un criminel interné en hôpital psychiatrique a procédé de la même manière. Un imitateur ? s'interrogent les commissaires marseillais Marquanteur et Leroc, qui traquent un fantôme.
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Le Commissaire Marquanteur poursuit un fantôme : France polar
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Roman policier de Peter Haberl & Chris Heller
Une nouvelle enquête pour le commissaire Marquanteur et ses collègues de la ville portuaire de Marseille, dans le sud de la France.
Elles sont jeunes et belles ; elles sont grandes, minces, ont les cheveux noirs et les yeux bleus. Leur rêve le plus cher est de devenir mannequin. Mais toutes ces qualités vont être fatales à ces jeunes femmes, car un psychopathe les a choisies comme proies. Après leur enlèvement, elles disparaissent et sont soupçonnées d'avoir été tuées.
Il y a des années, un criminel interné en hôpital psychiatrique a procédé de la même manière. Un imitateur ? s'interrogent les commissaires marseillais Marquanteur et Leroc, qui traquent un fantôme.
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Alfred Bekker
Roman par l'auteur
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Tout ce qui concerne la fiction !
Le Libanais est une figure bien connue de la rue d'Acoste. Il possède plusieurs clubs, un bar de strip-tease et une boutique où l'on fume des shishas. Le plus important, c'est qu'il est toujours bien informé, et c'est pourquoi je le rencontre parfois. C'est une sorte d'échange informel.
Ah oui - avant que j'oublie : Vous voulez peut-être aussi savoir qui je suis.
Je m'appelle Commissaire Pierre Marquanteur. Je fais partie d'une unité spéciale qui s'appelle la Force spéciale de la police criminelle, ou FoPoCri. C'est un nom assez encombrant, je sais. Mais ce n'est pas moi qui l'ai inventé, c'est un type dans un ministère. Un félon - ou peut-être une femme qui a des quotas. En tout cas, quelqu'un qui n'a pas obtenu son poste grâce à ses compétences. Et il en résulte parfois des choses étranges. Quand nous sommes sur le terrain et que nous devons nous présenter, nous disons souvent tout simplement "Kripo !" Tout le monde comprend cela. Même les proxénètes roumains qui ne maîtrisent pas bien l'allemand et qui s'installent actuellement rue d'Acoste. Et plus que nous ne le souhaiterions tous ! Mais c'est un autre sujet.
Je voulais vous parler du Libanais.
Le Libanais est plutôt du genre classique. Un gangster qui se considère plutôt comme un homme d'affaires profondément conservateur, même si, bien sûr, il est en réalité un gangster. Le fait qu'il y ait peut-être désormais des gangsters bien pires que lui n'y change rien.
Je le lui ai dit ouvertement une fois. Je lui ai dit : "Ne crois pas que je vais fermer les yeux sur toi, tu m'entends ? Si tu fais des bêtises, assure-toi que je ne le sache pas. Sinon, nous ne pourrons pas être amis".
"Wallah !", a-t-il répondu en faisant un grand geste. "Vivre et laisser vivre !"
"Dans le cadre du code pénal".
"Wallah, alors tu dois être un bourgeois, Pierre".
"En ce sens, je le suis".
"Wallah !"
"C'est ce qu'on appelle aussi être en règle avec la loi".
Le Libanais m'avait invité dans son bar à strip-tease de Pointe-Rouge. Je regardais les filles mettre en scène les parties mobiles de leur corps sur la barre.
Toute la soirée, j'ai remarqué que le Libanais était un peu pressé. Soit il se demandait encore s'il pouvait me dire quelque chose qu'il avait entendu, soit il avait quelque chose à l'esprit. Peut-être avait-il un problème à me signaler. Il y avait plusieurs possibilités. La plupart du temps, il suffisait de lui laisser suffisamment de temps. Le Libanais était un homme très bavard. Il parlait sans arrêt, à condition qu'on le laisse parler et qu'on ne l'interrompe pas.
"Wallah", dit-il finalement, "j'ai un problème, Pierre".
"Un problème ?"
"Tu as des enfants, Pierre ?"
"Non".
"Pourquoi pas ?"
"Je n'ai jamais eu le temps de fonder une famille".
"Wallah, si accro au travail ?"
"Oui, apparemment".
"J'ai des enfants".
"Félicitations".
"Je pense que même si vous êtes un homme d'affaires très occupé, vous devriez prendre du temps pour votre famille. Wallah, sinon à quoi sert la vie ?"
"Une question philosophique".
"Pierre, j'ai une fille".
"Aha".
"Et elle m'inquiète".
"Pourquoi ? Parce qu'elle veut épouser un membre de la mafia russe ?"
"Wallah, non ! Ce ne serait pas non plus un gros problème".
"Ah, non ?"
"Celui de la mafia russe, je pourrais tout simplement le tuer. Wallah ! Me faire tuer. Ou faire comprendre à quelqu'un qui me doit une faveur que j'aimerais le voir mort. Quelque chose comme ça".
"Je n'ai pas entendu ça !"
"Si, tu as entendu ça, Pierre. Et tu sais aussi très bien ce que je veux dire".
"Ne me donne pas de raison de t'arrêter. Tu sais que je le ferais".
"Oui, je le sais".
"Alors, attention !"
"Wallah !"
"Nix walle, walle !"
"Pierre ! Je te demande ça en tant qu'ami parce que j'ai un problème avec ma fille".
"Quel est le problème ?"
Le Libanais a dit : "Elle veut devenir mannequin".
"Quoi ?"
"Oui, il a des idées dans la tête. Vaut mieux se marier et avoir des enfants. Ou, si je préfère, étudier et devenir médecin. Mais elle veut devenir mannequin. Se trémousser et être admirée. Wallah, je ne sais pas comment je vais pouvoir l'en dissuader".
"C'est un problème", ai-je admis.
"Que dois-je faire ?"
J'ai désigné une des filles à la barre. "Vous pouvez lui proposer un stage dans votre magasin ici. Ça ne vous ferait rien ?"
"Tu te fous de moi, Pierre ?"
"Juste un peu. Mais franchement, ce n'est pas un peu hypocrite ? Je ne veux pas que votre fille devienne mannequin, mais ...".
"Écoute, Pierre, je suis désespéré. Allah ne veut pas de ça ! Ce type de l'agence de mannequins lui a raconté n'importe quoi. Et maintenant, elle pense qu'elle va devenir célèbre ! Paris, Milan et tout le reste. Mais je parie qu'elle finira par se retrouver dans un bordel".
"Qu'y a-t-il à redire ? Vous avez vous-même un bordel. Et tu te dis homme d'affaires".
"Oui, mais ce n'est pas pour la fille".
J'ai haussé les épaules. "Elle fait un rêve, c'est tout".
"Il ne se réalisera pas ! Wallah, je suis réaliste" !
"Pourquoi, votre fille est-elle laide ?"
"Pierre, qu'est-ce que tu racontes ! Elle n'est pas laide. Mais, wallah, qu'est-ce qu'ils prennent comme femmes dans la mode ? Jamais vu ? Elles sont longues et minces. Beaucoup plus grandes que les femmes normales. Et beaucoup plus minces. Ma fille ne mesure qu'un mètre soixante. Elle a de gros seins et un gros cul. Elle tient ça de sa mère. Cet agent de mannequins lui a raconté des conneries ! Même moi je le sais ! N'importe qui avec un peu de cervelle le sait".
"Votre fille n'a pas de cerveau ?"
Le Libanais a fait un geste de la main pour le rejeter. "Le cerveau est éteint. Ce type graisseux fait des promesses, le cerveau de ma fille est donc hors service. Elle est bonne à l'école, elle passe son bac, elle peut faire quelque chose de sa vie. Wallah ! Je n'ai même pas réussi l'école secondaire ! Et elle passe le bac".
"Eh bien, que les enfants aient une meilleure vie !"
"C'est comme ça, Pierre ! Mais elle jette tout ça ! Pour un rêve qui ne peut pas se réaliser parce qu'elle ne mesure pas un mètre quatre-vingt et qu'elle est mince ! Parce qu'elle ne porte pas les vêtements imaginés par les cinglés gays de la haute couture à Paris".
"Parlez-lui", lui ai-je conseillé.
"Je lui ai parlé ! Mais sa fille n'écoute pas ! Wallah, elle dit que c'est sa grande chance" !
"Je suppose qu'elle est majeure !"
"Oui, malheureusement".
J'ai hoché lentement la tête. "Alors je suppose que vous ne pourrez rien faire d'autre qu'accepter qu'elle ait sa propre tête".
"Oui, je sais."
"Mais peut-être que je ne suis pas la bonne personne pour vous conseiller".
"Wallah !"
"Parce que je n'ai pas d'enfants moi-même. Vous devriez peut-être demander à quelqu'un qui est père et qui a déjà vécu cela. Ce n'est pas mon cas".
"Je voulais te demander un service."
"Quel service ?"
Cet agent de mannequins, il s'appelle Hervé Cotillard". Et peut-être que vous pourriez découvrir ce qui ne va pas chez lui. S'il y a quelque chose contre lui. Des choses comme ça".
"Tu sais que je n'ai pas le droit de faire ça".
"Si tout est en ordre avec cet agent, vous n'avez rien à me dire. Alors c'est réglé".
"Et si ce n'est pas le cas ?"
Il a souri brièvement. "Alors, vous pourriez enquêter sur des soupçons".
"Je dois respecter les lois. Toi aussi, en fait. Mais... laissons cela".
"Oui, c'est bon, j'ai compris".
"Je ne peux pas enquêter au gré de mes humeurs".
"Mais tu fais partie d'un service qui s'occupe du crime organisé".
"C'est exact".
"Et si vous entendez quelque chose qui va dans ce sens..."
"...alors j'enquêterais aussi".
"Wallah, c'est déjà quelque chose".
"Que craignez-vous ?"
"Je pense que cet agent est un chien tordu, Pierre".
*
Un certain temps s'est écoulé. Et puis j'ai lu dans le journal qu'un agent de mannequins avait été assassiné. Quelqu'un l'avait tué avec un objet contondant et avait cambriolé son studio. Le nom n'y figurait pas. Mais j'ai eu une intuition et j'ai vérifié.
Le nom était Cotillard.
Ce n'était pas si fréquent.
J'en ai parlé avec mon collègue, le commissaire François Leroc. Nous partageons un bureau au commissariat de police.
"Qu'est-ce que tu en penses, François ?"
"Tu devrais peut-être vérifier si le Libanais est une bonne fréquentation pour toi, Pierre".
"Tu crois qu'il l'a tué ?"
"Faire abattre. Il n'est pas assez stupide pour perdre son sang-froid".
"Je sais".
"Tu pourras lui demander quand tu le reverras, Pierre."
"C'est ce que je vais faire".
Mais j'ai d'abord téléphoné aux collègues qui s'occupaient du meurtre de Cotillard. Et c'est là que j'ai appris des choses intéressantes.
"Apparemment, ce Cotillard dirigeait un réseau de trafic de filles", m'a dit le commissaire en chef. "Les filles se voyaient offrir l'espoir de devenir mannequins. Elles finissaient ensuite dans des bordels espagnols".
"Toujours la même chose", ai-je dit.
*
Quelques jours plus tard, j'ai parlé au Libanais du meurtre.
"Wallah, je n'ai rien à voir avec ça !", a-t-il affirmé. "Parole d'honneur ! Vous savez que je ne peux pas mentir" !
"Oui, bien sûr !"
"Et si j'avais quelque chose à voir avec ça, je pourrais l'admettre tranquillement. Parce que j'aurais arrangé ça pour que tu ne puisses rien me prouver, Pierre".
"Vous savez, je fais juste le rapprochement entre un et un et je me fais des idées".
"Mais tu te trompes, Pierre."
"J'ai une sorte d'instinct pour ce genre de choses !"
"Mais cette fois, vous vous trompez."
"Tu me dirais n'importe quoi".
"C'est ce que tu penses que je suis ?"
"J'ai entendu dire par des collègues que ce Cotillard dirigeait en fait un réseau de trafic de filles".
"Wallah ! Je savais bien qu'il y avait quelque chose de louche chez ce type ! Pourri, Pierre !
"Peut-être bien".
"Vous devriez être content qu'il soit mort."
"Un meurtre est un meurtre".
"Mais vous avez maintenant un méchant de moins dont vous devez vous occuper. Wallah, ce n'est pas une bonne nouvelle ?"
"Non, je ne trouve pas".
"Wallah, c'est ce qu'on appelle la justice d'Allah".
"Je suis incrédule".
"Je sais, Pierre, je sais. Mais la justice d'Allah est universelle, si vous voyez ce que je veux dire".
"Je pense que oui".
"Ne vous inquiétez plus. Un sale type est mort, ma fille ne sera pas mannequin, et tout va super bien".
*
Deux semaines plus tard, les collègues qui s'occupaient de l'affaire de l'agent de mannequins décédé ont réussi à l'arrêter. Le suspect avait des antécédents judiciaires. Un cambrioleur en série. Il avait également fait de la prison à plusieurs reprises. Les indices étaient clairs. J'ai demandé à mes collègues de me montrer les détails. Il n'y avait aucun doute.
Le Libanais, semblait-il, n'avait en fait rien à voir avec le meurtre.
Et le malfaiteur n'avait sans doute pour but que de mettre en sécurité son butin de cambriolage. C'est alors qu'il avait été surpris par Cotillard.
"Parfois, Pierre, il y a beaucoup moins de choses derrière que ce que l'on croit", a commenté mon collègue François Leroc.
*
Janine Seville s'est réveillée. Sa bouche et sa gorge étaient sèches. La jeune fille de dix-sept ans était entourée de ténèbres. Elle n'avait aucune idée de la façon dont elle était arrivée là. La peur est arrivée comme une marée grise qui a tout englouti. Le cœur de la jeune fille a sauté un battement.
Le souvenir s'est imposé à elle. Elle s'était rendue avec quatre amis et amies dans le petit bar de l'avenue du Grand Large. Ils y avaient bu des boissons sans alcool et mangé des sandwichs. Puis, à un moment donné, elle a eu besoin d'aller aux toilettes. Et soudain, l'homme est arrivé. Il lui a mis un chiffon sur la bouche et le nez. Janine s'est souvenue de l'odeur forte et âcre. Puis elle a perdu ses sens. Son esprit s'était déchiré. Elle n'avait même pas eu le temps de ressentir de la peur.
Elle était entre les mains d'un ravisseur. Elle en était convaincue.
Janine était allongée sur le sol en béton froid. Le froid s'était infiltré dans son corps à travers ses vêtements. Elle frissonnait - de peur aussi. Pourquoi avait-elle été enlevée ? Le kidnappeur voulait-il extorquer une rançon ? Les parents de Janine n'étaient pas riches. Son père était employé à la mairie et sa mère femme au foyer. Janine avait deux autres frères et sœurs, Jenny, quatorze ans, et Robert, douze ans.
Elle s'est levée. Ses genoux étaient mous comme du beurre. Elle fut prise de vertiges, une vague d'étourdissement la submergea puis s'estompa. Il y avait un mur, lisse et froid. Janine le longea à tâtons. Un coin... Aucun meuble nulle part. L'air était en quelque sorte vicié. Il sentait le moisi et la moisissure. Il y avait une porte. Elle était en tôle d'acier. Janine la frappa des deux poings jusqu'à ce que ses poings lui fassent mal. Elle s'est arrêtée en sanglotant, s'est accroupie et a commencé à pleurer. Elle se sentait si impuissante, si seule et perdue. Des questions se bousculaient dans sa tête, des questions auxquelles elle ne trouvait pas de réponse.
Elle essayait de surmonter sa peur de penser à autre chose. Elle avait postulé auprès de plusieurs agences de mannequins. Elle avait été refusée deux fois et devait passer une audition dans deux agences. Si ce n'était pas un bon présage. Elle n'avait pas encore reçu de réponse à trois candidatures.
Janine a alors repris conscience de sa situation. Son estomac se contracte. Elle se sentait bouillir, comme une fièvre.
Elle ne savait pas si c'était le jour ou la nuit dehors. Elle avait perdu toute notion du temps.
Elle sursauta lorsqu'elle entendit un grésillement, un craquement, comme si quelque chose bougeait dans un des coins. Cela venait de l'obscurité, puis une voix déformée a dit : "Bonjour, Janine. Comment te sens-tu ? J'espère que tu vas bien".
La voix provenait d'un haut-parleur au-dessus d'elle. Il était impossible de savoir s'il s'agissait de la voix d'un homme ou d'une femme. Le haut-parleur devait être fixé dans l'un des coins, juste sous le plafond.
"Qui êtes-vous ?", a demandé la jeune fille d'une voix tremblante. "Pourquoi m'avez-vous enfermée ?"
Sa voix s'éloigna d'elle et s'enfonça dans l'obscurité. Un léger rire se fit entendre.
"Tu as postulé pour être mannequin. J'ai vu ta photo. Tu es jolie. Et tu corresponds au modèle".
"Dans quel schéma ?", demanda timidement Janine. Elle était en train de maîtriser sa peur. Peut-être que tout cela n'était qu'une mauvaise blague.
"Au moins soixante-dix ans de hauteur, mince, cheveux noirs, yeux bleus, racé ... J'ai un faible pour vous les filles. La beauté me fascine".
Janine a compris que ce n'était pas une mauvaise blague. La peur est revenue, froide et impétueuse. Elle s'insinue dans l'esprit de la jeune fille comme un poison insidieux.
La voix résonna à nouveau. Parce que tu es belle, tu dois mourir". Tu as envoyé une candidature - une candidature pour mourir. Tu as probablement rêvé d'une carrière sous les feux de la rampe. Qui sont tes modèles ? Heidi Klum ? Gisele Bündchen ? Naomi Campbell ?"
"S'il vous plaît", chuchota la jeune fille, "laissez-moi partir. Être mannequin était mon rêve. Mais ça ..."
Ses paroles n'ont pas été entendues.
"Tu ne dois pas avoir peur, Janine. Ce sera rapide. Tu vas t'endormir et ne plus te réveiller. Je vais te décorer. Tu seras belle, plus belle que tous les top models du monde".
Le cœur de la jeune fille s'est emballé. Une main invisible semblait l'étrangler. Janine eut la chair de poule le long du dos. Elle n'avait que dix-sept ans. La vie était devant elle. Elle avait probablement affaire à un pervers. Un sadique, quelqu'un qui prenait plaisir à torturer, à tourmenter les autres !
Janine fut parcourue de frissons. Elle ne ressentait plus le froid seulement à l'extérieur. Il venait du plus profond de son être. La peur s'ajoutait à l'horreur. Son esprit était déformé par la panique !
"Pourquoi ?", a chuchoté Janine. "Pourquoi moi ? S'il vous plaît ..."
Soudain, un léger sifflement se fit entendre. Une odeur douceâtre se répandit dans le donjon. Du gaz ! Janine fut effrayée jusqu'au plus profond d'elle-même. Le pervers allait la gazer. La tension frémissante de ses nerfs se libéra dans un cri strident.
"Vous devriez respirer profondément", dit la voix déformée. "Ce sera plus facile. Vous vous endormirez". Soudain, la voix se mit à chanter. "Dors ma fille - endors-toi ...". Puis l'horrible rire reprit.
Janine s'était levée. La mort sournoise l'a saisie avec des griffes implacables et froides. La peur lui faisait perdre la raison. Elle ressentait des vertiges. Elle n'entendait plus le sifflement que de très loin. Elle s'appuya contre le mur.