An Äquator - Nicolaus Bornhorn - E-Book

An Äquator E-Book

Nicolaus Bornhorn

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Beschreibung

Nicolaus Bornhorn 11.7. 1950 Geburt in Dinklage, Südoldenburg, Niedersachsen - Okt. 1968 Jugendlager der Olympischen Spiele, Mexico - 1991 - 94 Marseille. Photographien, Frottagen, Gipsabdrücke und Texte im und über den Marseiller Hafen - 1992 Lesereise durch Deutschland mit dem Buch: "Eine Liebe zu Frankreich" - 2000 Reise nach Goa, Indien; Reise nach Santiago de Cuba und Havanna. Seitdem: freier Autor, Übersetzer und Fotograf

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fail better besser scheitern

Samuel Beckett

für Monique Lemaire, wo immer sie auch sein mag

Inhaltsverzeichnis

Première Partie/ Erster Teil

Chapitre I / Kapitel I

Chapitre II/ Kapitel II

Deuxième Partie/ Zweiter Teil

Chapitre I / Kapitel I

Chapitre II / Kapitel II

Troisième Partie / Dritter Teil

Reprise

L’histoire de L./ Die Geschichte von L.

Prologue / Prolog

La première nuit / Die erste Nacht

L’Attente / Das Warten

Day and night / Day and night

La dernière nuit / Die letzte Nacht

Le passage (Désir et Ecriture) / Die Passage (Begehren und Schrift)

Epilogue / Epilog

Der Krieg...

..ist vorüber

Première Partie/ Erster Teil

Le Gabon1/ Gabun

1 Der französische Originaltext stammt von Monique Lemaire, die Übersetzung von Nicolaus Bornhorn

I

Ainsi, sur un coup de tête, elle avait pris la décision de partir pour le Gabon, sur la trace du Docteur Schweitzer, et son idée saugrenue inquiétait tous ses amis. Le Gabon, une zone géographique où les limites du lieu se rencontrent et se confondent pour se perdre, se perdre à l’horizon entre ciel et mer. Echouée sur le sable gris, une silhouette : elle. Le Gabon. Golfe de Guinée, une mer qui passe du blanc laiteux eu gris perle, bordée par une plage triste et morne, comme un bizarre matin de novembre, un matin de novembre blême, sous une chaleur étouffante. Une silhouette sur la plage : elle. Au Gabon, la ligne de l’équateur n’est pas seulement une notion abstraite, c’est ici que la terre se coupe en deux comme une orange, une grosse orange coupée en son milieu par le parallèle zéro. Au milieu de nowhere, sur le parallèle zéro, c’est à dire au milieu de rien : elle, la folle errante, la nomade de luxe, la fugitive éternelle. De retour à Paris, elle se dit encore aujourd’hui qu’aucune personne qui se prétend normale aurait l’idée ou le désir de se pencher sur la faille, la coupure du parallèle zéro. Aucune personne sensée ne souhaite se confronter physiquement à une notion aussi abstraite et chargée de symbolisme que le parallèle zéro, sauf peut-être une fugitive comme elle, une cinglée en quelque sorte. A lui tout seul, le parallèle zéro représente la question et la réponse, le tout et le rien, le néant et l’infini, le contenant et le contenu, l’angoisse et son contraire, le moi et le soi. En voulant tenter cette expérience limite de l’indicible - elle le sait bien aujourd’hui - elle s’est exposé à l’ultime danger, celui de tomber dans le néant, entre les deux moitiés de l’orange, celui de tomber dans la fracture.

Ainsi, elle a été punie de son impudence à vouloir contempler la fracture du monde, sa fracture intérieure. Inutile de chercher encore plus loin ce qu’elle possède déjà en elle, le parallèle zéro, le rien vertigineux, le suicidaire, la force d’attraction du néant. C’est une fugitive, et elle a fui, elle a fui vers un autre ailleurs qu’elle-même. Elle croyait à tort qu’elle finirait bien par trouver ce qu’elle n’a pas trouvé en elle, la possibilité de réunir les deux bords de la fracture. A cet instant précis sur une plage du Golfe de Guinée, elle est ce qu’elle voit, elle voit ce qu’elle est devenue : un être divisé, fracturé, un être divisé parce qu’elle a renié son ombre. Mais le problème des fugitives c’est de ne pas pouvoir s’arrêter de fuir. Peu lui importe, dans sa folle poursuite d’un ailleurs sans cesse renouvelée, d’abandonner beaucoup, d’abandonner tout ce qui se trouve sur son chemin. L’important, c’est de fuir, de peur de se confronter à une image peu séduisante d’elle-même. Les fugitives se doivent de voyager légers, alors, ils ne font pas dans la dentelle. Les relations avec autrui n’existent qu’au moment où elles existent mais ne s’inscrivent dans aucune volonté de durée. C’est ainsi que pendant presque un quart de siècle elle a beaucoup abandonné : des lieux, des êtres, des objets, des animaux aussi, et ceci avec l’absolue certitude, toujours présente en elle, qu’elle parviendrait un beau jour aux termes de ses errances, à replanter des repaires, pour reconstruire quelque chose de cohérent, de durable, une mosaïque, un bric-à-brac, joli et fragile. C’est cette conviction absurde et bornée, ignorante du temps qui passe et de l’usure des choses qui a fait qu’un matin elle s’est retrouvée seule avec ses deux valises cabossées sur le fameux parallèle zéro.

Le peintre Pollock a essayé de contempler et de reproduire la fracture, le rien ; quand il y est parvenu avec son plus célèbre tableau « the deep », il est mort. Ainsi, elle avait pris la décision de partir pour le Gabon. Depuis, elle a vu Lambaréné, mais elle n’a pas été inspirée. Pour elle, c’est comme le docteur n’avait jamais été là. D’ailleurs, il n’y est plus, il est mort. La nature a repris ses droits, le docteur Kouchner a repris le flambeau dans une autre partie du monde, sur un autre continent ; pour rien, semble-t-il, mais il a raison : il faut faire quelque chose, il faut faire quelque chose. En voulant tenter cette expérience limite de l’indicible, elle a bien senti qu’elle s’exposait à l’ultime danger.

Elle avait laissé au Sénégal un homme tranquille, paisible et heureux de vivre, une merveilleuse petite maison, un chat tigré et quelques amis. Tout cela sans un remords, sans un regard en arrière. Inexorablement, elle s’est dirigée vers le parallèle zéro, vers les confins les plus sombres de sa psyché, démarche suicidaire, ou salvatrice. A cette époque, elle ne pensait même plus à ses amis, tranquilles, retirés sur leur petite île de Gorée, ils n’appartenaient plus à son histoire.

C’est au Gabon qu’elle a failli mourir. Chassée hors de ses terres, elle est rentrée sur Paris, a décidé de se réfugier quelque temps dans un petit hôtel du Marais, afin de ramasser les décombres de sa vie, et tenter de réussir quelque chose du peu de force qui lui reste après ce périple en Afrique centrale, le Congo, Brazzaville d’abord, le Gabon ensuite, tous ces yeux effarés à contempler, à Libreville, la misère sur fond de richesse clinquante et de dictature kitsch.

Elle soupçonne que ce séjour de quelques mois à Libreville sera très probablement son dernier séjour à l’étranger. Après vingt ans d’errance sur les différentes parties du continent, elle rentre. Elle a pris un charter pour plus d’économie. L’hôtesse demande aux passagers de bien vouloir regagner leurs sièges et de boucler leurs ceintures de sécurité car l’avion amorce sa descente sur Paris. Un petit déjeuner leur est alors servi et pendant qu’elle déploie son petit carré de beurre et entame le minuscule et mignon pot de confiture, elle essaie vainement de se persuader qu’en quittant le Gabon elle a pris la bonne décision. C’est une habituée de l’Afrique, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, la Mauritanie, la Gambie et bien d’autres pays encore ont vu passer sa longue silhouette dégingandée. Si elle s’était attardée plus longtemps au Sénégal c’est qu’elle était tombée amoureuse, sur une plage de sable, et son amour d’alors l’avait invitée à vivre avec lui et puis, vous connaissez la chanson, « la vie sépare ceux qui s’aiment ». Après la rupture, elle a décidé de partir au Gabon mais elle ignorait que ce pays la rejetterait avec autant de force.

Aujourd’hui à Paris, elle perçoit confusément qu’en fuyant le Gabon elle a fui la zone la plus obscure de son être, celle qu’elle n’a jamais eu le courage d’affronter au hasard de ses voyages et de ses rencontres, cette part d’elle-même qui l’a toujours poussée à fuir toute forme d’engagement, cette zone d’ombres qu’elle n’a jamais voulu regarder en face mais qu’ici en France, à la case de départ pour ainsi dire, il va bien lui falloir l’affronter, coûte que coûte, et elle n’y est pas prête.

A l’introspection, quand tout allait mal, elle a toujours préféré s’étourdir dans l‘action et la fuite, à savoir, la réalisation de reportages photos, de documentaires dans des contrées étrangères, toujours plus lointaines et hasardeuses, témoigner de ce qu’elle voyait à défaut de l’écrire, tâche ingrate et épuisante, inutile et destructive. Longtemps, elle s’est plue à photographier sur les visages de parfaits étrangers une terreur qu’elle connaît bien, la terreur d’être perdu, abandonné, laissé pour compte, et une douleur qui pour lui être personnelle n’en est pas moins universelle, la douleur d’être né, la douleur d’être là, de savoir que quoique l’on fasse, on est seul, on vit seul, et on meurt seul.

Elle a toujours cru sincèrement qu’elle vivait bien sa perpétuelle fuite an avant puisqu’elle en vivait. Ses photos se vendaient bien, elle avait plein de copains partout dans le monde et réalisait le rêve de tant d’autres, les sédentaires. Elle voyageait, libre et sans contrainte, sans attaches, légère et inconsistante, désincarnée. Et puis, il y a eu le Gabon, le grain de sable dans une machine trop bien huilée. Le Gabon n’a pas seulement été une nouvelle contrée du globe a découvrir mais une zone dangereuse pour son moi intime. Elle l’a pressenti dès son arrivée. Le paysage du Gabon coïncidait trop bien avec son paysage mental, et son séjour à Libreville s’est révélé un véritable calvaire dont elle se sent pour d’obscures raisons rescapée.

Comme un leitmotiv, toujours le même souvenir : une nuit, des hommes - étaient-ils noirs, étaient-ils blancs? - sont entrés chez elle, ont tout saccagé, ouvert ses tiroirs secrets, fracassé les serrures, éparpillé sur le sol ses photos que ces brutes ont foulées de leurs bottes sales et boueuses. Le matin, dans sa maison, en sortant de la salle de bain où elle s’était réfugiée, il ne restait plus rien, plus qu’une poignée de photos maculées, collées au sol, toute sa vie en quelque sorte. Elle ne pouvait même pas pleurer devant un bon café, la cafetière achetée la veille avait disparu aussi. Par la fenêtre, pas une âme qui vive, son cœur battait, pour cette fois elle ne s’est pas sentie seule, elle était vraiment seule, perdue au bout du monde, abandonnée de tous sur le parallèle zéro. Le pire, c’est qu’elle l’avait voulu, elle l’avait cherché. Le hasard n’existe pas, tout a un sens. Elle contemplait le paysage désolé de la plage un jour de pluie.

C’est donc avec la certitude absolue d’avoir échappé à un terrible danger sans comparaison avec la perte de ses maigres possessions qu’elle regagne, les mains vides, la France où personne ne l’attend, la douce France. Au demeurant, elle l’a toujours détestée, mais ça c’est une vieille histoire, une autre histoire. La haine de la France, c’était avant le Gabon. Aujourd’hui, elle ignore encore si elle parviendra à aimer ce cher pays de son enfance sur lequel sa jeunesse a projeté tant de haine et de frustrations. Quand elle y pense, il lui suffit seulement de haïr certaines personnes liées à son histoire, une haine ciblée suffit. Mais avant son départ pour l’étranger, c’est toute la France qu’elle haïssait. Ce matin, bien calée dans son siège, elle ressent un soulagement palpable tandis que l’avion se pose brutalement sur la piste. Elle sait que dorénavant sa relation avec la France devrait être plus facile, depuis cette étrange expérience en Afrique centrale.

I

Sie hatte also, Hals über Kopf, den Entschluss gefasst, nach Gabun aufzubrechen, auf den Spuren des Doktor Schweitzer, und diese skurrile Idee hatte alle ihre Freunde beunruhigt. Gabun, eine geographische Zone, deren Grenzen am Horizont, zwischen Himmel und Erde, verschwimmen, sich verlieren. Gestrandet auf grauem Sand, eine Silhouette: die ihre. Der Golf von Guinea, ein Meer, das vom milchigen Weiß übergeht zum Perlgrau, gesäumt von einem tristen, stumpfen Strand, wie ein seltsamer, fahler Novembermorgen in erstickender Hitze. Und an diesem Strand eine Silhouette: die ihre. In Gabun ist die Linie des Äquators kein abstrakter Begriff, hier wird die Erde, wie eine Orange, zweigeteilt. Und inmitten dieses nowhere, am Breitengrad Null, das heißt inmitten von nichts: sie, die irrende Närrin, die Luxusnomadin, die ewig Flüchtende. Noch heute, zurück in Paris, sagt sie sich, dass niemand, der von sich behauptete, normal zu sein, den Gedanken oder Wunsch hätte, sich über den Spalt, den Einschnitt am Äquator zu beugen. Kein vernünftiger Mensch würde sich physisch einem so abstrakten, symbolisch aufgeladenen Begriff wie dem des Äquators aussetzen, es sei denn, er wäre auf der Flucht, halb irre wie sie. Allein, für sich genommen, ist der Breitengrad Null schon Frage und Antwort zugleich, alles und nichts, Behälter und Inhalt, steht er für die Null und die Unendlichkeit, die Angst und deren Gegenteil, das Ich und das Selbst. Indem sie diese Grenzerfahrung suchte, setzte sie sich - heute weiß sie es - höchster Gefahr aus, jener, ins Nichts zu fallen, zwischen die beiden Hälften der Orange, der Gefahr, in die Spalte zu stürzen.

So ist ihre Schamlosigkeit, den Riss der Welt, ihren eigenen inneren Riss betrachten zu wollen, bestraft worden. Wie unnütz, in immer größerer Ferne zu suchen, was sie schon in sich trägt, den Breitengrad Null, das schwindelerregende Nichts, das Selbstzerstörerische, die Anziehungskraft des Nichtseins. Sie ist geflohen, entflohen in ein Anderswo, hat, zu Unrecht, geglaubt, dass sie schließlich das finden würde, was sie in sich nicht fand, die Möglichkeit, die beiden Ränder des Bruches wieder zu vereinen. In genau diesem Augenblick, auf einem Strand am Golf von Guinea, ist sie, was sie sieht, sieht sie, was sie geworden ist: ein geteiltes, zerrissenes Wesen, geteilt, weil sie ihren Schatten verleugnet hat. So landet man, bei steter Verleugnung des eigenen Schattens, endlich am Breitengrad Null. Doch das Problem der Flüchtenden ist, dass sie nicht aufhören können zu fliehen. Wenig bedeutet ihr, dass sie bei dieser wahnwitzigen Verfolgung eines sich immer erneuernden Anderswo viel, ja alles aufgibt, was ihr auf dem Weg begegnet. Wichtig ist nur zu fliehen, aus Furcht vor dem eigenen, so wenig reizvollen Bild. Flüchtende müssen mit wenig auskommen, ihre Kleider sind nicht mit Spitzen besetzt. Die Beziehungen zu anderen existieren nur im Moment selbst, schreiben sich keiner Dauer ein. Im Verlauf eines Vierteljahrhunderts hat sie viel aufgegeben: Orte, Menschen, Dinge, auch Tiere, und dies in der absoluten, stets in ihr gegenwärtigen Gewissheit, dass sie eines Tages ans Ende ihrer Irrungen gelangen, Markierungen setzen, etwas Zusammenhängendes, Dauerhaftes aufbauen würde, ein Mosaik, einen hübschen und zerbrechlichen Trödel. Diese absurde und engstirnige Überzeugung, die dem Vergehen der Zeit und der Abnutzung der Dinge keine Beachtung schenkte, hat dazu geführt, dass sie sich eines Morgens allein, mit zwei verbeulten Koffern an jenem denkwürdigen Breitenkreis Null wiederfand.

Der Maler Pollock hat versucht, dem Riss, dem Nichts ins Auge zu sehen; nachdem ihm dies mit seinem berühmtesten Bild „the deep“ gelungen war, starb er. So hatte sie also die Entscheidung gefällt, nach Gabun aufzubrechen. Inzwischen hat sie Lambarene gesehen, doch inspiriert hat sie dies nicht. Für sie war es so, als sei der Doktor nie da gewesen. Im Übrigen ist er nicht mehr da, auch er ist tot. Die Natur ist zu ihrem Recht gekommen, der Doktor Kouchner hat die Flamme in einen anderen Teil der Welt, auf einen anderen Kontinent weitergetragen. Für nichts und wieder nichts, und doch hat er recht: man muss etwas tun, irgend etwas tun. Indem sie diese Erfahrung des Unaussprechlichen suchte, hat sie sich - sie fühlte es wohl - äußerster Gefahr ausgesetzt.

Im Senegal hatte sie einen ruhigen, friedfertigen, lebensfrohen Mann, ein wunderschönes kleines Haus, eine gestreifte Katze und einige Freunde zurückgelassen. All das ohne Reue, ohne einen Blick zurück. Unerbittlich bewegte sie sich auf den Breitengrad Null zu, dem dunkelsten Grenzgebiet ihrer Psyche entgegen, ein selbstmörderisches - oder heilbringendes - Vorgehen. Zu jenem Zeitpunkt dachte sie nicht einmal mehr an ihre Freunde, die friedlich und zurückgezogen auf der Insel Gorée lebten, sie waren nicht mehr Teil ihrer Geschichte.

In Gabun wäre sie beinahe umgekommen. Vertrieben von ihrer Erde, kehrt sie nach Paris zurück, hat sich entschieden, eine Zeitlang in einem kleinen Hotel im Marais unterzuschlüpfen, um die Bruchstücke ihres Lebens aufzulesen und den Versuch zu machen, noch etwas zustande zu bringen mit der wenigen Kraft, die ihr noch verbleibt nach dieser Rundreise durch Zentralafrika, den Kongo, Brazzaville zuerst, danach Gabun, all diese verstörten Augen, in Libreville, vor dem Hintergrund von Reichtum voller Flitter und Diktatur voller Kitsch.

Dieser mehrmonatige Aufenthalt in Libreville wird vermutlich ihr letzter im Ausland gewesen sein. Nach zwanzig Jahren des Umherschweifens durch die verschiedenen Regionen des Kontinents, die Rückkehr. Sie hat einen Charterflug genommen, um Geld zu sparen. Die Stewardess bittet die Passagiere, ihre Plätze aufzusuchen und sich anzuschnallen, denn das Flugzeug leitet den Anflug auf Paris ein. Das Frühstück wird serviert, und während sie das kleine Butterkarree auswickelt und das winzige, reizende Konfitüretöpfchen anbricht, versucht sie vergeblich, sich davon zu überzeugen, dass die Entscheidung, Gabun zu verlassen, die richtige gewesen ist. Sie ist in Afrika zu Hause, Mali, Guinea, Burkina Fasu, Mauretanien, Gambia und andere Länder mehr haben ihre hoch aufgeschossene, schlaksige Silhouette vorüberziehen sehen. Wenn sie im Senegal länger verweilte, so deshalb, weil sie sich dort an einem Sandstrand verliebt hatte und ihr Geliebter sie einlud, mit ihm zu leben, und dann, na ja , Sie kennen das Chanson „La vie sépare ceux qui s’aiment“. Nach der Trennung entschied sie sich, nach Gabun aufzubrechen, nicht ahnend, dass dieses Land sie mit solcher Macht abweisen würde.