Mythomanies - Abdelkarim Belkassem - E-Book

Mythomanies E-Book

Abdelkarim Belkassem

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Beschreibung

La vie de Dya est guidée par son besoin irrépressible de mentir et de créer un monde à sa convenance...

Dya, un enfant très particulier, affabule jusqu’à l’outrance, crée des conflits dans sa famille comme dans son milieu scolaire et professionnel. Une armure de mensonges l’isole de la vie réelle dont nous découvrons l’évolution au fil des années.
Se crée-t-il une vie harmonieuse avec ce comportement ? Peut-on jouer avec la vérité ? Découvrons les conséquences de cette vie extravagante en contradiction avec la vie sociale et peut-être morale…

Découvrez ce roman psychologique intriguant, abordant la mythomanie et les excès qu'elle peut engendrer... Un roman finement écrit aux pychologies complexes des personnages.

EXTRAIT

Normalement, un enfant, c’est l’innocence, mais celui-là semblait un cas à lui tout seul.
On ne peut pas le voir comme ceux de son âge. Son regard laisse un sentiment étrange. On se sent piqué par quelque chose si on y est attentif.
Un enfant qui fait peur, même à ses parents, est-il fou ? Sa famille lui dit qu’il possède le diable en lui. Sa perturbation lui paraît profonde et angoissante.
Il prend plaisir à entendre ça alors qu’il éprouve lui-même de la frayeur. Surtout la nuit quand il se sent enfermé dans son corps dans l’obscurité qui l’entoure.
Habituellement téméraire, à ces instants, il se cache sous sa couverture et crie à tue-tête jusqu’à ce que sa mère arrive. Il lui ment en disant que ses frères l’agressent.
Eux-mêmes ne cessent de souffrir avec ces idées machiavéliques. Dya est né pour empoisonner la vie de tous.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Franco-marocain, né à Safi au Maroc en 1963. Abdelkarim Belkassem est écrivain et professeur de littérature arabe et musicien classique. Oudiste dans un orchestre arabo-andalou, il est également ténor en chant arabo-andalou et oriental. Il se consacre à l’écriture de romans, pont entre ses deux cultures et d’essais. Il est auteur de plusieurs romans dont Des Chats et les Hommes, Editions Bellier,  Un chirurgien à New York, Editions le Lys bleu.

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Abdelkarim Belkassem

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mythomanies

Roman

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

© Lys Bleu Éditions — Abdelkarim Belkassem

ISBN : 979-10-377-0118-3

Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

 

 

*  « Deux Chats et les Hommes » – Editions Bellier 2015

 

*  « La Bête et le Boss » — Editions ThoT 2016

 

*  "La Marche des Harraga"- Editions ThoT 2016

 

*  « Amina Zouri, une histoire du Maroc » — Editions ThoT 2018

 

*  « La Mémoire de Saghir » — Editions ThoT 2019

 

*  « Un Chirurgien à New York » – Editions Le Lys bleu 2019

 

*  « Thomas Sif Espace » - Editions Le Lys bleu 2019

 

 

 

 

 

Nulle part ailleurs, dans la nature et dans le ciel, on ne trouve son cas. Il est unique.

Partout où il passe, il attire l’attention sur lui et il apprécie ! Il est fier de ce qu’il n’est pas et ne fait pas et c’est un comble.

Mentir est son activité préférée. Naturellement, cela jaillit comme la sueur de son corps. Il aime le mensonge autant qu’il adore le lait de sa mère, son breuvage préféré.

Il peut mentir pour mentir, affabuler en se moquant des réactions.

Si on le croit, c’est parce qu’on le veut bien et si on le débusque, il ne réagit pas. Il est le saint de sa propre église du mensonge.

Né dans un village de haute montagne, dans un paysage vierge et immaculé, un paradis dont il est une exception. Qui lui importe peu !

Dès son plus jeune âge, sa mère s’est rendu compte de son génie d’enfant pour la vérité déguisée ou faussée. Et il y tient, à cette intelligence si personnelle.

Son père en est, aussi, le témoin privilégié sans réaliser que son fils exploite ce trait de caractère qui deviendra son métier et dont il vivra.

Dans la prairie, sa mère lui donne un quignon de pain pour inciter les moutons à venir les voir. Le petit garçon, si malin, laisse tomber le morceau par terre et s’approche du troupeau avec un sourire angélique. Le mouton croit recevoir à manger, mais dès qu’il est près de l’enfant, celui-ci se jette méchamment à son cou et ne le lâche plus, tel un fauve sur sa proie.

Il rit, béat et sa mère aussi, en l’entendant. Elle ne croit pas à ce qu’elle voit et espère que son fils sera un garçon honorable.

Le père est heureux avec ce petit bout d’homme qu’il a conçu. Il en fera son successeur, celui qui le représentera après son départ éternel, lui et ses descendants. Son triomphe sur la mort.

Il pense du bien de lui et jamais il ne supporterait de laisser le mal derrière lui. Ce père se sent responsable des actes de son fils.

C’est un homme de valeur, capable de travailler dur pour se nourrir, et il ne prend que ce qu’on lui donne pour son labeur, jamais plus. Il en espère autant de son enfant, si le Bon Dieu lui octroie des sentiments positifs. Malheureusement, la mentalité de son fils gagne sur son éducation et même sur son instinct !

Le jeune sent que ses mains le démangent quand il s’approche des bêtes et fait semblant de leur donner une gourmandise à manger. Il est heureux de sa farce, il rit à gorge déployée à l’idée de saisir l’animal.

Il a commencé par les moutons puis s’est attaqué aux poulets. Nul n’est à l’abri de ses idées diaboliques. Ensuite, ce fut l’affaire des lapins…

Après avoir joué ses tours, avant d’avoir quatre ans, il s’est attaqué aux hommes et aux femmes.

Il a commencé par l’institutrice dès son entrée à l’école. Il l’a rendue folle.

Quand elle s’occupait d’un autre enfant, elle entendait le cri de Dya retentir dans la classe. C’est le surnom que sa mère, originaire du Maghreb lui donnait et qui signifie « la lumière ». Ses yeux seront, pour les autres, comme une nuit noire, un puits sans fond, des signes de tristesse et de souffrance.

Au début, l’institutrice n’a pas compris. Elle pensait l’attitude de Dya normale chez un enfant débutant sa scolarité. Il n’avait jamais quitté ses parents.

Après l’avoir observé de près, elle a compris l’anormalité de son élève. Elle a cru que c’était un petit garçon simplement différent, voire pathologique. Après avoir échangé avec les parents, elle a réalisé que son attitude est un jeu pour attirer l’attention.

Il ne supporte pas qu’elle s’occupe des autres écoliers. Il n’y a que lui, lui l’enfant roi et même pire que ça.

Ses mensonges le rendent agressif et cruel. Il s’arrête de crier quand la maîtresse le cajole et le prend sur ses genoux. Là, il se met à rire aux éclats.

L’enseignante devient enragée par ses cris, mais dès qu’il rit, cela la stupéfie et lui donne envie de le gifler.

— Imbécile ! pense-t-elle.

Elle a su, dès la rentrée, que cette année ne serait pas comme les précédentes. Elle a remarqué ses premières réactions et en voyant la tête de l’enfant, elle a pris peur.

Normalement, un enfant, c’est l’innocence, mais celui-là semblait un cas à lui tout seul.

On ne peut pas le voir comme ceux de son âge. Son regard laisse un sentiment étrange. On se sent piqué par quelque chose si on y est attentif.

Un enfant qui fait peur, même à ses parents, est-il fou ? Sa famille lui dit qu’il possède le diable en lui. Sa perturbation lui paraît profonde et angoissante.

Il prend plaisir à entendre ça alors qu’il éprouve lui-même de la frayeur. Surtout la nuit quand il se sent enfermé dans son corps dans l’obscurité qui l’entoure.

Habituellement téméraire, à ces instants, il se cache sous sa couverture et crie à tue-tête jusqu’à ce que sa mère arrive. Il lui ment en disant que ses frères l’agressent.

Eux-mêmes ne cessent de souffrir avec ces idées machiavéliques. Dya est né pour empoisonner la vie de tous.

L’institutrice a signalé l’enfant à sa hiérarchie pour qu’il intègre une classe spéciale. Elle le croit vraiment malade. Un trouble inconnu ? Une pathologie non décelée lors des visites médicales ?

La directrice refuse de prendre des mesures d’orientation pour ne pas priver l’enfant d’une scolarité ordinaire de réussite. Pourtant ni son regard ni ses pensées ne sont normaux.

Devant elle il reste calme, comme s’il savait qu’elle ne prendrait pas de décisions contre lui et qu’ils l’accepteraient selon son vœu de petit génie. C’est un enquiquineur, c’est sûr et il le sait.

L’enseignante a dû se soumettre à l’avis de la directrice et accepter Dya dans sa classe. Combien il a ri quand il a constaté que son institutrice était désavouée !

Il aime voir ceux qui le côtoient, plier selon ses volontés et il jouit de leur tristesse, y compris celle de son père et de sa mère.

Comme une graine du mal dans la famille, la poisse...

Il fait vivre beaucoup de contrariétés à son père et le met en colère.

Au début, celui-ci était enorgueilli par ce fils. Oui, au début ! Puis, quand les choses ont émergé, il s’est mis à souffrir des actes de Dya et la culpabilité l’a submergé.

Son fils ne lui ressemble en rien, contrairement à ses autres enfants, des doubles, tant par les traits que par leur personnalité. Ils ont tout du père.

— Pourquoi la nature m’a-t-elle trompée, cette fois ?

Il doute même de sa paternité. Sa femme serait-elle adultère ?

Que faire ? À cette époque, il n’y avait pas de tests ADN pour s’assurer de leur lien et il aurait craint de perdre sa femme et ses autres enfants en creusant un peu plus. Ce diable lui gâche l’existence.

Il n’aurait jamais cru vivre cela avec son propre enfant. On n’a pas de progéniture pour ça. On donne la vie pour que la sienne soit plus belle et non l’inverse.

Ce fils, impossible qu’il soit de son propre sang…

Il lui en donne de bonnes choses pourtant. Des repas, des vêtements, des loisirs. Il se lève la nuit quand Dya crie de douleur ou de fièvre. Ce père mériterait d’être sanctifié pour son dévouement.

— Même Dieu donne son amour, comme l’amour des parents, sans condition, dit-il.

Les parents souffrent en silence et Dya est heureux.

Le mensonge est son maître, son bien-aimé, plus important que son père et sa mère. Un jeu d’enfant pervers, d’un mythomane avéré.

 

Les années passent et Dya devient de plus en plus cruel. Son père en est mort. Il s’est laissé glisser de son tracteur lors d’une maussade journée de tempête. Affaibli et somnolant à cause des nuits blanches passé à réfléchir et à ruminer sur l’avenir de ce fils, ce diable au visage d’homme.

L’enfant n’a rien appris lors de ses études sauf à améliorer sa pratique du mensonge. C’est son centre d’intérêt préféré et il s’imagine un bel avenir puisqu’on le croit et qu’il réussit à convaincre, magicien devant des spectateurs médusés.

— Regardez bien, annonce Dya quand il propose ses jeux.

Comment peut-il lui-même s’apprécier, accepter son attitude maudite ? Il est comme ça, Dya. La mythomanie lui paraît être un don alors que c’est une pathologie subie.